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CRISE EN GUINÉE : Abdourahmane Sano dénonce la faillite de la communauté internationale

A l’occasion de la rencontre entre sa délégation et la mission conjointe CEDEAO, UA et ONU qui séjourne en Guinée, Abdourahmane Sano, le coordinateur national du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) n’a pas mâché ses mots. Au contraire, il aura mis l’occasion à profit pour dire aussi crument que possible sa déception vis-à-vis de la communauté internationale. Une communauté internationale qui, selon Abdourahmane Sano, n’a pas voulu écouter les cris de cœur du peuple de Guinée. S’attaquant particulièrement à la CEDEAO et à sa commission en particulier, le coordinateur national du FNDC reste convaincu que dans le cadre de la crise que connait la Guinée, cette institution s’est davantage comportée en syndicat des chefs d’Etat de la sous-région. Cependant M. Sano invite les uns et les autres à s’inspirer des événements malheureux dont le Mali voisin vient d’être le théâtre. Si la CEDEAO, l’Union africaine et l’ONU continuent à ignorer les appels de détresse venant des entrailles de la Guinée, Abdourahmane Sano n’exclut pas qu’à l’instar du Mali, la Guinée puisse, à son tour, enregistrer un coup d’Etat. Car, dit-il : « l’injustice débouche sur des frustrations et les frustrations provoquent toujours des réactions ».  

Ci-dessous un extrait de son intervention devant la délégation conduite par la ministre des Affaires étrangères du Ghana.

Mme la Ministre, le FNDC n’est pas partie prenante des élections dont vous parlez. Nous ne sommes pas partie prenante (de ces élections) tout simplement parce que nous avons l’impression que la tragédie que notre peuple est en train de vivre depuis environs deux ans maintenant, n’a pas suffisamment d’écho notamment au niveau de la CEDEAO. Surtout au niveau de la Commission de la CEDEAO.

Je voudrais vous dire que les problèmes que la Guinée traverse dépassent les simples questions d’une élection. Nous sommes conscients que cette élection est nécessaire et nous savons qu’elle est programmée à une date légale. Mais avons aussi conscience du fait que cette élection qui est programmée pour le 18 octobre vise tout simplement le blanchiment d’un coup d’Etat. Un coup d’Etat civil. Vous comprendrez que nous sommes très étonnés que les institutions que vous représentez ici aujourd’hui, au mépris de vos lois et de vos propres principes, fassent comme si la tragédie que la Guinée traverse depuis que M. Alpha Condé a entrepris de faire le coup d’Etat constitutionnel pour se donner le pouvoir à vie, comme si cette tragédie ne fait pas suffisamment de résonnance au niveau des partenaires naturels de la Guinée. Des partenaires qui constituent par ailleurs des institutions de recours.

(…) Non, il ne s’agit d’une crise électorale. Il ne faut pas qu’on ramène le problème de la Guinée à une crise électorale. Sinon encore une fois, notre précieuse institution prendra la responsabilité de répéter l’expérience malienne, encore très fraîche dans les esprits. Au moment où on devait prendre le problème malien à bras-le-corps, on a favorisé le syndicalisme présidentiel au mépris des aspirations des peuples. Cela nous a conduit à une situation qui a provoqué l’irruption de l’armée pour abréger les souffrances des populations.

Nous avons, en réponse aux aspirations de notre peuple, constitué un mouvement citoyen qui a été lancé le 3 avril 2019, pour attirer l’attention de la communauté internationale avec plusieurs alertes, à travers des mémorandums et courriers pour dire qu’il y a un coup d’Etat qui était déjà dans le programme des autorités guinéennes et qu’il fallait prévenir, parce que c’est source de crise, source de déstabilisation de nos Etats et source de tragédie. Nous n’avons pas été suivis.

Si la réunion d’aujourd’hui n’était organisée rien que par la commission de la CEDEAO, le FNDC ne serait pas dans cette salle. Parce qu’en nous réjouissant de votre présence ici, nous avons la certitude que la commission n’a pas suffisamment relayé les cris de cœur du peuple de Guinée, pour qu’il y ait une mobilisation rapide comme ça été le cas au Mali, pour éviter 93 morts, pour éviter des centaines de blessés, pour éviter des dégâts matériels, pour éviter les kidnappings que nous avons connus ici, les atteintes des droits de l’homme au vu et au su de tous.

Non seulement aucun de nos courriers n’a eu le mérite d’un minimum de réponse, mais aussi le peuple de Guinée a été pris au mépris.

Si vous prenez la responsabilité de ramener la crise de la Guinée à une question électorale, vous endosserez la responsabilité d’un coup d’Etat en Guinée. Parce que l’injustice provoque toujours la frustration et les frustrations conduisent toujours à des réactions. Notre action est pacifique. Nous ne sortirons jamais de cette logique de paix. Mais nous refuserons de vendre notre dignité, devant une dictature quelle qu’elle soit, devant la violence quelle qu’elle soit.

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