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ALPHA CONDE : un Professeur de droit qui s’oppose à la loi

Professeur Alpha condé, comme il aime bien se faire appeler par ce titre académique, avait suscité beaucoup d’espoir auprès des praticiens du droit et des défenseurs des droits de l’Homme à son avènement à la présidence de la République, en 2010, pour conduire les destinées de la République de Guinée.  Cet espoir était fondé sur le soi-disant parcours académique de l’homme que lui même décrit comme suit : « Universitaire diplômé de la faculté de droit de la Sorbonne et de l’Institut d’études politiques de Paris, à commencer par une carrière de professeur de droit public à l’université de la Sorbonne, à Paris ».

Aux premières heures de l’exercice du pouvoir, le Professeur Alpha Condé s’est montré démocrate et respectueux des principes de l’Etat de droit en prônant une République exemplaire dans un discours républicain. L’idée d’un Président honnête, et viscéralement attaché aux principes de l’Etat de droit était largement partagée.

Ce grand espoir vira vite à la désillusion quand le Professeur de droit public, s’opposera, au fil des mois dans sa gouvernance, à l’esprit de la célèbre expression de la faculté de droit « dura lex sed lex » du latin, et qui signifie littéralement « la loi est dure mais c’est la loi », et dans un sens large, tout le monde doit se soumettre à la loi.

Au titre des exemples de la manifestation de cette opposition à la loi, trois faits majeurs ont retenu l’attention de l’opinion publique et des auditeurs dans les facultés de droit ; il s’agit :

  1. Du processus de changement constitutionnel :

L’article 27 de la constitution du 7 mai 2010 dispose que : Le président de la République est élu au suffrage universel direct. La durée de son mandat est de cinq ans, renouvelable une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non.

Plus loin, l’article 54 de la même constitution classe dans les intangibilités,  le nombre et la durée des mandats du président de la République.

Par sa volonté de se maintenir au pouvoir pour un 3ème mandat inconstitutionnel, le professeur de droit, n’ayant aucune possibilité légale, a procédé à un coup d’Etat constitutionnel en violation de tous les principes de droit, laissant ainsi un mauvais précédant dans l’histoire du constitutionalisme guinéen. Pire, en modifiant la version de son illégitime constitution adoptée lors de sa mascarade électorale, par une autre version taillée sur mesure, le professeur de droit fit entrer la Guinée dans l’histoire de façon négative, en faisant de notre pays presque le premier dans le monde à être tombé si bas.

  1. Du refus de l’organisation du procès du massacre du 28 septembre

Les défenseurs des droits de l’Homme ont espéré disposer avec Alpha Condé, d’une justice indépendante et respectueuse des droits humains pour avoir lui-même été l’une des victimes des régimes précédents.

Le procès sur le massacre du 28 septembre tant attendu par les Guinéens et la communauté internationale peine à être organisé du fait que des personnes soupçonnées et inculpées sont volontairement nommées par le Pr de droit, à de très hautes fonctions de l’administration publique, jouissant ainsi d’une injuste protection.

  1. Du refus d’exécution des décisions de justice

Le jeudi 24 septembre 2020, le juge Charles Wright du tribunal de première instance de Dixinn a émis un mandat d’arrêt contre Aboubacar Fabou Camara, directeur de la Police Judiciaire (DPJ) et le commandant de brigade de répression et d’intervention (BRI) Mohamed Lamine Simakan. Le gouvernement guinéen que le Pr du droit à l’honneur de diriger, s’est opposé à travers le procureur de la république du même tribunal à l’exécution de ce mandat. Par ailleurs, le même professeur s’illustre par une justice taillée sur mesure avec du deux poids deux mesures.

Deux exemples, à savoir l’arrestation de l’activiste OUMAR Sylla alias Foninké Menguè malgré l’abandon des charges contre lui par un juge; et le refus de libérer l’activiste Saikou Yaya Diallo malgré deux décisions de justice autorisant sa mise en liberté; prouvent davantage la distance astronomique entre le professeur de droit et le respect de la loi.

En définitive, il convient d’affirmer sans ambigüité qu’Alpha Condé, professeur de droit, a trahi son diplôme et son passé.  Quelle déception pour ceux qui l’ont cru?

Ibrahima DIALLO

Coordinateur Tournons La Page Guinée

Responsable des opérations du FNDC

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