L’histoire dira si la promesse a été payante. Mais c’est un engagement fort que le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et candidat de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) vient de prendre à Koulé, village natal du capitaine Moussa Dadis Camara, éphémère dirigeant de la Transition, de 2008 à 2009. Cellou Dalein Diallo qui s’y est arrêté, avant d’arriver à N’zérékoré, la capitale de la région sud du pays, promet en effet le retour du bouillant capitaine au cas où il serait élu à l’issue du scrutin du 18 octobre. Une offre qui n’est jamais anodine dans cette région où le retour de l’enfant du terroir est attendu depuis plus de dix ans.
Du haut du toit de son véhicule, au milieu d’une foule de militants et sympathisants, Cellou Dalein Diallo a commencé par remercier les populations de Koulé pour la mobilisation. Une mobilisation qui le rassure un peu plus quant à sa victoire, selon lui. “e suis convaincu qu’au lendemain du 18 octobre, le résultat de Koulé sera largement sinon unanimement en faveur de l’UFDG”, souligne-t-il à propos. Puis, très vite, il s’attaque aux doléances formulées par le porte-parole des militants. Des doléances qu’il dit avoir entendues et qu’il promet de prendre en compte. Mais il tient à rajouter: “il y a une préoccupation dont on n’a pas parlé : c’est le retour de Dadis Camara”.
En effet, selon l’ancien premier ministre, l’exil de l’ancien chef de la junte du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) a quelque chose de paradoxal. “Comment voulez-vous que Koulé vote pour Alpha Condé, alors qu’il a exilé votre fils ? Alors que le capitaine Dadis a exprimé sa volonté de venir participer à la manifestation de la vérité, pour se défendre devant la justice de son pays ?”, se demande-t-il dans un concert de cris de joie de la foule. Puis, de conclure: “Je vais autoriser le retour de Dadis !”.
De toute évidence, cette promesse est un coup politique. D’autant qu’au même moment , à la faveur du dernier entretien qu’il a accordé à nos confrères de France24/RFI, son principal challenger et président sortant, Alpha Condé, avait lui semblé rapporté les massacres du 28 septembre 2009, au même capitaine Moussa Dadis Camara. Il est vrai que Cellou Dalein Diallo, lui non plus, n’oublie pas totalement le lien entre le capitaine et ses événements horribles, dans la mesure où il évoque la piste de la justice. Mais les partisans de l’enfant de Koulé pourraient tout d’abord se contenter de la promesse du retour de celui dont l‘avion avait été refoulé par les autorités guinéennes, en août 2015.
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