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COVID-19/PERSONNEL SOIGNANT : en colère, les manifestants se transportent à la Primature

Comme annoncé dans un précédent article, le Collectif des médecins engagés dans la riposte contre le coronavirus en Guinée a tenu un sit-in dans la matinée de ce lundi 2 novembre 2020 devant le centre hospitalo-universitaire (CHU) de Donka. Occasion pour eux d’exiger le paiement de leur prime exceptionnelle, tel qu’annoncé par le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, en marge de son discours du 23 juin 2020, sur la phase 2 de la politique économique et sociale de riposte contre le COVID-19. Faute de quoi il menace d’entamer une grève générale et illimitée à compter du 13 novembre 2020.

Fortement mobilisés pour la circonstance, les agents de santé de différents corps médicaux, vêtus de leurs tenus, arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « J’ai risqué ma vie », « Notre engagement, notre promesse est une dette à rembourser », « Nous réclamons nos primes exceptionnelles COVID-19 ». Au terme des 30 minutes qui leur ont été consacrées, Dr Ibrahima Koriko Diallo, son chargé de communication, a expliqué les mécontentements du collectif.

« Aujourd’hui, nous manifestons pour nos primes. Depuis le 23 juin, le Premier ministre nous a promis notre prime exceptionnelle. Nous personnel soignant : hygiénistes, infirmiers, médecins, lavandiers, ambulanciers, etc. avons accepté de risquer notre vie, de risquer la vie de nos familles, de nos confrères, des personnes âgées qui vivent avec nous en famille. Nous avons accepté de venir souffrir, donner notre âme, survivre pour sauver nos compatriotes. Aujourd’hui, la Guinée est l’un des pays les plus appréciés par rapport à la qualité des soins apportés à nos malades. Nous avons accepté de le faire, et nous rentrons aussi en isolation, eh bon Dieu ! Nous portons nos blouses, combinaisons, écrans faciales, bottes, bavettes. Nous restons 24 heures en isolation. Nous sortons mouillés, c’est la sueur qui sort de nos blouses. On est obligés d’aller prendre un bain, nous sommes obligés de nous hydrater ; des fois même l’eau on nous compresse. Nous avons accepté tous ça parce que nous vivons dans notre patrie, nous sommes chez nous. Nous avons accepté jusqu’à ce qu’on nous ait promis des primes exceptionnelles, parce que l’Etat s’est dit satisfait des soins que nous avons apportés à nos confrères. Il y a de cela combien de mois qu’on n’a pas reçu nos primes ? Ils ont promis de donner l’eau, l’électricité, la circulation gratuite, nous sommes d’accord que le peuple en a bénéficié, mais aujourd’hui on veut notre prime exceptionnelle. Notre collectif ne demande que ça, donc nous n’allez pas arrêter de manifester tant que nous n’aurons pas nos primes. Nous allons négocier, mais l’esprit de manifestation va rester toujours en nous jusqu’à ce que nous ayons notre prime. Nous n’allons pas lapider quelqu’un, nous n’allons pas arrêter de faire le service minimum pour nos patients (service de réanimation disponible, arrêt des prélèvements externes, pas de nouvelle hospitalisation et pas de mise à disposition de médicaments), mais à partir du 13 novembre, comme le collectif l’a dit à travers nos chefs, si nous n’avons pas nos primes, là ce ne sera pas notre faute. Nous nous avons fait ce que nous devons faire, c’est maintenant à l’Etat de nous satisfaire. On n’a pas demandé trop, nous avons demandé juste notre prime exceptionnelle. Nous pensons que l’Etat peut faire ça pour nous », a-t-il conclu.

A rappeler que le Premier ministre a affirmé dans certains médias, que le montant des primes a été remis aux autorités concernées, mais les plaignants n’ont eu aucune suite favorable du côté du ministère de tutelle et de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), avec lesquels ils ont eu une réunion à la veille de leur manifestation avortée du 15 octobre 2020. Le collectif compte juste après le sit-in, répondre à une invitation de la Primature pour ouvrir les négociations.

Hawa Bah

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