‘’Gouverner autrement’’, le président Alpha Condé et certains autour de lui n’ont plus que cette expression à leurs lèvres depuis la réélection confirmée du chef de l’Etat pour son troisième mandat. Une expression qui se veut l’incarnation d’une nouvelle façon de faire dans la gestion des affaires publiques. Ce sera, nous dit-on, le symbole de la rupture que le candidat Alpha Condé a vendue à ses compatriotes à l’occasion de la dernière campagne électorale. Mais concrètement, en quoi va consister ce « gouverner autrement » ? Le président Alpha Condé l’a lui-même expliqué ce samedi à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de la Banque nationale d’investissement (BNI) qu’il présidait.
D’entrée, Alpha Condé prévient. ‘’Gouverner autrement’’, ce n’est ni un slogan, ni une vue de l’esprit, selon lui. Cela renvoie, à l’en croire, au respect rigoureux des règles et des principes aussi bien de la part des citoyens que des hauts cadres. C’est quelque chose de hautement plus concret. C’est ainsi que selon lui, « Gouverner autrement, c’est aussi développer l’éducation civique dans nos écoles, c’est obliger les populations à respecter la loi ». C’est aussi, explique-t-il, la fin de la justice populaire « Qu’est-ce nous constatons depuis des années ? Ce qui n’aurait jamais été possible sous la première république. Vous arrêtez un voleur, au lieu de l’amener à la gendarmerie vous le frappez à mort, c’est-à-dire se rendre justice alors qu’il n’y a la justice, il y a la loi. Ça aussi c’est fini, nous prévenons les populations », avertit Alpha Condé.
« Gouverner autrement’’, touche également, selon le président Alpha Condé. « Il y a les bacs à ordures on vient jeter les ordures à côté, ça aussi c’est fini ». Bref, dit-il, « gouverner autrement ce n’est pas seulement le gouvernement, c’est le changement de comportement des populations guinéennes elles-mêmes. Cette anarchie de laisser des marchés et de créer des marchés partout même devant les ministères ce qui est inadmissible. Mais cela est dû aussi à la pauvreté. Donc gouverner autrement, ça veut dire aucune tolérance à la corruption, aucune tolérance au copinage, aucune tolérance à l’ethnocentrisme, au clientélisme ».
Balla Yombouno