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MARADONA : la mort de « Dieu »

Née il y a 60 ans, la météorite Diego Armando Maradona s’en est allée. Soudainement. Sur l’échelle de l’humanité, un demi-siècle n’est que peanuts (presque rien) sauf quand il s’agit de destins particuliers. Celui de Diego, assurément, en est un.

Par sa disparition, Maradona nous fait un ultime pied du nez – lui habitué discourtoisement des doigts d’honneur  –, comme souvent sa vie l’a été, perlée de frasques mais aussi de nombreux moments de grâce notamment par le biais d’un pied gauche soigneux et béni qui défia toutes les règles de la technique du football. Hier dans une édition spéciale sur la Chaine L’Equipe TV, Michel Platini qui le côtoya dans le championnat italien comme principal rival, évoqua son génie absolu en ces termes : « Diego avait tout de la panoplie d’un joueur technique : le contrôle, le dribble, la passe, la frappe… ». Ses crochets courts, ses passes en laser, ses coups de foulard et ses coups francs léchés font de lui, probablement le footballeur le plus doué techniquement de l’histoire.

Mais s’arrêter sur l’aspect footballistique de l’enfant des bidonvilles de Lanùs, l’une des provinces de Buenos Aires, c’est restreindre l’analyse et passer sous silence, la dimension la plus importante de l’homme : celle de son impact sportif, sociétal et universel sur le monde depuis près 40 ans.

D’abord en Argentine où Menotti, entraîneur de l’Albiceleste, ne le retint pas pour le Mondial 1978 – remporté par l’Argentine – , avant que son destin, irrésistible ne le conduise au Graal au Mexique en 1986 où il offrit le second et le dernier titre mondial, à ce jour, à son pays. Lors de ce mondial mexicain qu’il illumina comme rarement un joueur aura marqué une coupe du monde (5 buts, 5 passes décisives en 7 matchs), il redonna une fierté à tout un peuple argentin en particulier lors du quart de finale contre l’équipe d’Angleterre dont l’armée venait d’infliger une défaite à son homologue argentine lors de la bataille des Malouines.

Ensuite, en Italie, à Naples où durant les sept ans de son passage (1984-1991), il fit grandir le club, donner du bonheur pur aux tifosi napolitains en brisant l’hégémonie de la Juve et du Milan AC au milieu des années 1980. En compagnie de la fameuse MA-GI-CA (Maradona, Giordano, Careca), Naples conquit l’Italie en remportant deux scudetti dont un doublé historique en 1987 (championnat-coupe), une Coupe d’Italie, une Coupe de l’UEFA, une Supercoupe d’Italie. El pibe de Oro – le gamin en Or n’aurait jamais aussi bien porté son nom que lors de son passage en Italie où sa légende s’inscrit en lettres d’or au Stadio San Paolo qui, désormais sera rebaptisé Stadio Maradona….

Enfin, star planétaire, Maradona aura aussi marqué son époque par ses frasques et ses écarts de tous ordres. De ses liens supposés et probablement réels avec la mafia napolitaine de la Camorra, à la création du syndicat des joueurs pour défier les règles contraignantes de la FIFA en passant par sa consommation excessive de psychotropes, en particulier la Cocaïne, ou son appétence pour le plaisir charnel, le « Dieu » du foot n’en était pas moins homme. Et c’est parce qu’il était homme qu’il vient de casser sa pipe, lui, revenu plusieurs fois de situations périlleuses.

Il était l’incarnation du footballeur argentin qui réalise des miracles, de ce numéro 10 inégalé et probablement inégalable dont ont souffert tous ses devanciers d’Ortega, à Riquelme en passant par Pablo Aymar et bien sûr Messi…Il était aussi la fierté de tout un pays dans sa composante politique et sociale et de toute une histoire du foot d’une ville fiévreuse et attachante, Naples. C’est ce double impact empreint d’amours démesurés, de mysticisme dont aura été le nom d’un petit bonhomme argentin s’appelant par quatre syllabes « MA-RA-DO-NA ». Il était enfin, pour le reste du monde, le génie absolu du foot, quelque fois clivant, mais dont tout le monde s’accordait de l’unicité de sa place dans le panthéon du sport, aux côtés de Pelé, Tyson, Jordan, Mohamed Aly, Hussein Bolt…

A soixante ans, à un âge assez jeune, il nous abandonne physiquement mais en nous laissant un souvenir impérissable. Maradona, c’est un peu comme Michael Jackson, ou Coca Cola…une sorte de patrimoine commun, impersonnel qui aura impacté nos vies, notre imaginaire et surtout nos zones de récompense du cerveau. En être sevré, c’est douloureux et difficile à vivre mais nous resterons accrochés à son personnage vivace, unique et intemporel. Celui d’un artiste absolu du ballon rond. Ciao Diego !!!

Sayon Dambélé, [email protected].

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