Comme il fallait s’y attendre, le communiqué du gouvernement démentant les allégations de détournement de plus de 200 milliards de GNF imputé à Zenab Nabaya Dramé ne referme pas le débat. Au contraire, cette sortie prompte des autorités tendant à défendre la ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi passe pour une manœuvre visant à remettre en cause le caractère authentique de la volonté affichée du président Alpha Condé, de lutter contre la corruption. C’est en tout cas le sentiment qui ressort de la réaction que nous avons pu recueillir à ce sujet d’Alseny Farinta Camara, coordinateur régional (Basse Guinée) de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD).
Selon cet activiste de la société civile, c’est avec « indignation » qu’il a appris ce « détournement portant sur 20 milliards GNF, soit 20 millions d’euros ». En tout cas de cause, avertit-il : « il faut que les cadres de l’administration et les hauts fonctionnaires de l’Etat se ressaisissent en faisant preuve de responsabilité dans la gestion des ressources publiques ». Mais selon Alseny Farinta Camara, c’est surtout à la justice qu’il revient de se saisir de cette nouvelle affaire de corruption. « Il nous semble impératif à ce que la justice ouvre une enquête sérieuse pour situer les responsabilités de ce détournement. Il est inacceptable, inadmissible et même inconcevable que cette situation ne fasse pas l’objet d’une enquête urgente », estime-t-il alors. D’autant qu’il établit un lien entre d’une part la mauvaise gestion des ressources publiques et d’autre part, le fait que les « citoyens guinéens vivent dans une précarité totale ».
Aussi, aux autorités guinéennes, il rappelle que « l’amélioration des conditions de vie des populations passe obligatoirement par la moralisation de la gestion des affaires publiques à tous les niveaux ».
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