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EXPULSION A LA CITE SANS-FIL : les précisions du patrimoine bâti

Ses complaintes relayées aussi bien dans nos colonnes que sur les réseaux sociaux ont indigné plus d’un. Elle, c’est dame Bibatou Bangoura expulsée de son logement de la cité Sans-fil, dans la commune de Kaloum. Une expulsion qu’elle juge illégale et qu’elle impute à la Direction générale du Patrimoine bâti public (PBP, en complicité, dit-elle avec Zenab Touré, de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Du côté du Patrimoine bâti, le conseiller juridique que notre reporter a rencontré ce jeudi 3 décembre rejette en bloc les accusations de dame Bangoura. Expliquant l’expulsion, Alseny Kébé soutient par ailleurs que les procédures préconisées en la matière ont été respectées.

De fait, à en croire M. Kébé, pour comprendre les circonstances et les raisons ayant présidé à l’expulsion de Bibatou Bangoura, il convient de rappeler les origines de la cité Sans-fil. Soulignant que ladite cité s’appelait par le passé ‘’Cité PTT’’, le conseiller juridique note qu’elle « était occupée par les fonctionnaires du ministère des Postes et Télécommunications,  mais qui payaient des loyers à  l’époque à  la direction générale du patrimoine bâti public, c’était des bâtiments à  rez-de-chaussée, pas des immeubles comme maintenant là ». Cette situation, selon lui, a prévalu jusqu’en 2010. Cette année-là, sous l’égide du CNDD, « la cité a été construite et précisément 9 immeubles ont poussé. Des immeubles qui sont occupés en partie par les travailleurs du ministère des postes et télécommunications et aussi par des personnes logées par le patrimoine bâti public ».

Revenant ensuite au cas précis de Bibatou Bangoura, M. Kébé fait observer que cette dernière relevait de la défunte société de téléphonie, Sotelgui.  « Une société qui a été en faillite, dissoute, liquidée et le règlement financier de tous les travailleurs a eu lieu, ils ont tous été indemnisés ». Mieux, souligne-t-il encore, « comme vous avez écouté sa déclaration, elle dit qu’elle était l’infirmière de la SOTELGUI, donc elle avait un contrat d’assistance médicale avec la société SOTELGUI pour s’occuper de son personnel en cas de maladie pour les soins. Elle n’est pas travailleuse des postes et télécommunications,  elle relève du ministère de la Santé,  elle est infirmière d’Etat….une infirmière  d’Etat qui a eu la chance d’occuper un appartement de trois chambres salon avec toutes les dépendances de 2011 jusqu’à 2020 et qui ne payait rien de tout de 2011 à 2019 ».Alseny Kébé insiste tout particulièrement sur ce point. Car « jusqu’à preuve de contraire  moi je n’ai pas encore vu les quittances avec elle portant sur les années antérieures à  2019 ».

Outre le fait que dame Bibatou Bangoura n’a plus le statut qui justifierait qu’elle continue à habiter dans l’immeuble, Alseny Kébé met aussi en avant les 9 immeubles de la cité sont désormais repartis entre le ministère des Postes et Télécommunications d’une part, et le Patrimoine bâti public de l’autre. Ce, en vertu d’une convention signée en 2017 qui confère précisément la gestion de 5 immeubles au ministère et aux 4 autres immeubles au patrimoine bâti public. Et malheureusement pour dame Bibatou, l’immeuble qu’elle occupait relève du lot dont l’exploitation revient au patrimoine bâti. « Si on demande à un travailleur qui a été logé dans cet immeuble-là, il doit libère les lieux. Surtout qu’elle n’a pas de contrat et ne travaille pas au ministère des postes et télécommunications. Ce qui est en violation des dispositions de la convention de 2017, portant sur la gestion locative et administrative de la cité sans-fil. Je crois qu’il n’y a pas polémique en la matière », estime alors le conseiller juridique du Patrimoine bâti public. Qui ajoute que c’est un huissier et le Haut-commandement de la gendarmerie nationale qui ont procédé à l’expulsion.

Au sujet de l’éventuelle complicité entre Zenab Touré et le Patrimoine bâti, Alseny Kébé se borne à rétorquer : « je ne l’a connais pas, je ne connais non plus celle qui doit venir, et ce n’est pas moi non plus qui occuperait les lieux (…) Ce n’est pas nous qui avons directement expulsé,  nous sommes passés par les procédures en la matière,  c’est le haut commandement de la gendarmerie qui a donné l’ordre à l’escadron mobile n°1 pour  aller l’expulser, ce qui est tout à fait normal. On expulse une fonctionnaire pour une autre ».

Balla Yombouno 

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