Ledjely.com
Accueil » CENTRAFRIQUE : et pourtant la menace demeure !
A la uneAfriqueMondePolitique

CENTRAFRIQUE : et pourtant la menace demeure !

A première vue, l’obsession du pouvoir centrafricain et de la communauté internationale à faire tenir coûte que coûte le double scrutin présidentiel et législatif de dimanche prochain, est parfaitement compréhensible. Si le premier redoute que du report aujourd’hui sollicité par certains opposants, on débouche sur un interminable glissement qui exposerait le président Touadera au risque de l’illégalité de sa présidence, la communauté internationale quant à elle, estime que dans un pays comme la RCA où la sécurité et l’ordre relèvent du luxe, céder au chantage de certains acteurs reviendrait à ouvrir la boite de pandore. Pourtant, la réalité est sous nos yeux, implacable. Les conditions sécuritaires ne sont pas aujourd’hui réunies pour la tenue d’élections dignes de nom en Centrafrique. Tout au plus, on peut espérer pour le symbole, des élections dans les limites strictes de la capitale Bangui. Encore que la tension qui prévaut depuis ce mardi dans le pays risque de dissuader les électeurs à sortir le nez dehors. La situation est telle que la communauté internationale et le président Faustin-Archange Touadera, en continuant à jouer la fermeté, comme c’est le cas actuellement, pourraient bien faire courir au pays les risques qu’ils espéraient éviter en maintenant vaille que vaille le double scrutin.

Il faut se rendre à l’évidence. Si au soir du lundi 21 décembre, avec les renforts arrivés de la Russie et du Rwanda et le communiqué de la communauté internationale mettant nommément en garde l’ancien président François Bozizé, le pouvoir centrafricain croyait avoir repris le dessus sur ceux qui menacent de perturber la journée électorale de dimanche prochain, ce n’est à priori pas le même sentiment qui prévaut désormais sur place. En effet, avec les affrontements signalés hier mardi dans de nombreuses localités menant à la capitale Bangui, les menaces sont désormais plus précises. Les remontrances de la communauté internationale n’ont manifestement eu que peu d’effet. Avec les accrochages signalés ce mardi à la fois à Bambari, mais aussi aux alentours de Sibut ou encore le long de la route qui relie Bossembélé à Boali, il est clair que les groupes armés n’entendent pas se laisser impressionner. Au contraire, les indices laissent croire que la capitale centrafricaine est l’objectif ultime de ceux qui rodent dans les environs.

Face à cette nouvelle donne, la communauté internationale devrait revoir sa stratégie. En particulier, elle devrait envisager les choses avec un brin de réalisme. En tout cas, il ne sert à rien de faire courir des risques inconsidérés à la Centrafrique et à ses pauvres habitants pour faire valoir une certaine fierté. Bien sûr, on peut encore rester ferme sur un certain nombre de paramètres. Comme le fait d’exiger que le report à concéder soit le plus court possible. Mais vu l’état actuel de la situation et eu égard aux rapports des forces en présence, le report en tant que tel ne sera qu’un moindre mal. Cette rallonge devra permettre de trouver un minimum de consensus entre les acteurs en vue d’une relative accalmie devant permettre la tenue des élections générales. On pourrait même en profiter pour essayer de couper les liaisons que certains politiques semblent entretenir avec des groupes armés qu’ils instrumentalisent pour obtenir par les armes ce qu’ils n’auraient pu avoir par les urnes. Il est donc temps que l’on écoute la voix de la raison et de la sagesse. Car au contraire, si on continue à faire valoir l’intransigeance et la fermeté qui prévalent aujourd’hui, on prend le risque de replonger ce pays, abonné aux violences, dans un nouveau cycle dont les conséquences seront bien dommageables. Une sombre perspective qu’il convient de prendre en compte pendant qu’il est encore temps.

Boubacar Sanso BARRY    

Articles Similaires

Education : une concession scolaire réduite en cendres à Kissidougou

LEDJELY.COM

EDG : Mamadi Doumbouya renvoie le DG et ses deux adjoints

LEDJELY.COM

Ministère du Plan : Rose Pola Pricemou passe la main à Ismaël Nabé

LEDJELY.COM

Miss monde : à défaut de la couronne, Makia Bamba ramène une « expérience formidable »

LEDJELY.COM

Guinée : Julien Yombouno dit avoir échappé à un assassinat à cause de ses « réformes téméraires »

LEDJELY.COM

Fonction publique : François Bourouno promet de « régler le problème des enseignants contractuels, en toute diligence »

LEDJELY.COM
Chargement....