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ELECTIONS : quand le Niger avance, la RCA patine

Les Nigériens et les Centrafricains étaient appelés ce dimanche 27 décembre aux urnes. Les uns et les autres devaient élire à la fois le président de la République et les députés de l’Assemblée nationale. Mais si au Niger, le scrutin qui s’est déroulé dans le calme sur l’ensemble du territoire est considéré comme le reflet d’une avancée démocratique en ce qu’il va consacrer pour la première le passage de témoin entre un président élu et son prédécesseur, en Centrafrique par contre, la journée électorale aura été plutôt laborieuse en région. En raison des violences enregistrées dans certaines localités, le scrutin n’a pas pu s’y tenir. Par contre à Bangui, la capitale, les électeurs ont vaincu les appréhensions pour aller déposer leurs bulletins dans l’urne. Avec l’espoir que ce geste aidera à exorciser le sombre destin qui inhibe la marche en avant de ce pays d’à peine 5 millions d’habitants.

Issoufou, l’exception

Au Niger, certains opposants dénoncent encore l’inéquité de la bataille. En effet, au-delà des ressources de son parti, Mohamed Bazoum, le dauphin que Mahamadou Issoufou s’est choisi aurait également profité des moyens de l’Etat. Mais ces dénonciations trouvent peu d’écho. Car en tant que telle, l’élection présidentielle au Niger est célébrée comme une victoire de la démocratie dans une sous-région où celle-ci est particulièrement menacée par la nouvelle tendance qu’ont les dirigeants de modifier les règles du jeu pour demeurer en place. Dans un contexte où en Guinée et en Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara ont brigué et obtenu le troisième mandat, personne n’irait chercher du poil à gratter sur la tête de Mahamadou Issoufou sous prétexte que certains opposants seraient lésés. Au contraire, on est plutôt enclin à saluer le fait que le président nigérien ait tenu sa promesse de passer le relai. Par ailleurs, dans un contexte sécuritaire qui n’est pas des plus évidents, que le pays réussisse à organiser cette élection avec près de 7,5 millions d’électeurs et une trentaine de postulants, et qui plus est, dans un environnement plutôt consensuel, relève d’une petite prouesse. Surtout qu’aucun incident majeur n’a pas encore été rapporté. On se rappelle qu’en raison de péril terroriste qui sévit dans l’ensemble de la région sahélienne, il y a quelques semaines, c’est une région entière qui n’avait pas pu voter au Burkina Faso. Il est juste à espérer que le reste du processus se passera tout aussi bien, pour que la promesse du passage de témoins inédit puisse se concrétiser.

Une élection à Bangui

En République centrafricaine par contre, le scrutin se sera limité à Bangui et à ses environs immédiats. En raison de la présence dense des forces armées centrafricaines, des éléments de la Minusca et des renforts russes et rwandais, les électeurs de la capitale ont pu aller voter. En revanche, sur le reste du pays, ce fut plus difficile, dans la mesure où dans bien de localités, les casques bleus de la Minusca ont passé la journée à jouer au chat et à la souris avec les éléments des groupes armées. Ainsi à Bouar, située à quelques 450 km au nord-est de Bangui, on n’a pas pu voter. A Kaga Bandoro et à Bambari, respectivement au nord et au nord-est de la capitale, les bureaux de vote n’ont pu ouvrir qu’à la mi-journée, et sous haute surveillance. Plus globalement, certaines sources estiment qu’environ la moitié des quelques 1,8 millions d’électeurs n’ont pas pu s’acquitter de leur devoir civique. Ce qui devrait bien sûr affecter la légitimité du président qui en sortira vainqueur. Mais l’on sait qu’eu égard au contexte dans lequel se sont tenues les élections, cette dimension-là passera au second plan y compris pour la communauté internationale. Mais pour le président sortant qui sera très probablement réélu, le scrutin passé, il faudra très rapidement reprendre langue avec les rebelles. Il y va de la tranquillité et du succès de second mandat. Car les forces étrangères dont la présence aura permis le semblant de scrutin qui s’y est déroulé ce dimanche, ne vont pas s’y éterniser. Or, la RCA ne pourra se reprendre en main et mériter son statut d’Etat souverain qu’à condition de retrouver son unité et la paix.

Boubacar Sanso BARRY

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