Le député Mamadou Sylla, récemment reconnu comme chef de file de l’opposition… à l’Assemblée nationale, estime être celui qui peut désamorcer la crise sociopolitique que traverse la Guinée ces derniers temps.
Pour cela, il entend s’opposer “autrement” dont il dit avoir discuté avec le président Alpha Condé lors d’un déjeuner après son investiture pour un troisième mandat.
Alors que ce dernier entend avoir comme priorité le rétablissement de l’ordre public, le leader de l’Union démocratique de Guinée (UDG) pense que le principal challenger du président Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, doit reconnaître sa « défaite ». Condition nécessaire pour l’ouverture d’un éventuel dialogue.
« [Le président Alpha Condé] a dit : “Gouverner autrement”. Le lendemain, c’est moi qui ai été le premier à dire : “S’opposer autrement”. Je ne veux pas par exemple être là pour jeter [des] cailloux sur les voitures des gens, brûler [des] pneus et ruiner le peu de développement qu’on a. Il ne faut pas gâter ça. Ça, c’est pour le peuple de Guinée. Donc, ça c’est [s’opposer] autrement”. [Ce] que les autres faisaient avant, nous, on va travailler intelligemment (…) J’ai discuté avec le président [Alpha Condé]. Tant que [Cellou Dalein Diallo] ne reconnaît pas sa défaite, c’est compliqué (…) Je suis de l’opposition. Celou, je vais aller vers lui (…) Je pense que c’est moi qui peux arranger entre eux », a déclaré Mamadou Sylla qui intervenait ce mercredi matin dans l’émission Les Grandes Gueules sur la radio Espace FM.
Avec 4 députés sur les 114 que compte l’Assemblée nationale, l’UDG est la deuxième force politique du parlement issu du double scrutin référendaire et législatif controversé du 22 mars 2020. Loin derrière le parti au pouvoir le RPG/Arc-en-ciel. Le statut de « chef de file de l’opposition guinéenne » n’a été reconnu à Mamadou Sylla que le 19 décembre dernier. Le leader de l’UDG a aussitôt annoncé l’ossature de son cabinet, même si son budget de fonctionnement n’est pas encore disponible…
Hawa Bah