Quelques jours après l’orientation des bacheliers dans les institutions d’enseignement supérieur du pays, nombreux sont ces nouveaux étudiants qui se plaignent d’avoir été orientés dans des filières qu’ils n’ont pas choisies. Ce vendredi 8 janvier 2021, le Pr. Momo Bangoura, le directeur général de l’Enseignement supérieur, a apporté des précisions autour du processus. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à Conakry.
A l’entame de ses propos, il a indiqué que cette année « étaient attendus pour l’orientation, 39 825 bacheliers [et finalement] se sont inscrits, 38 419. Ceux qui ont payé les frais [d’orientation] 38 096. Ceux qui ont validé l’inscription avec les choix, 37 876. Ceux qui ont payé et n’ont pas fait de choix, 220 ; et au total ont été orientés, 38 096 ».
Les critères de choix
Aux dires du Pr. Momo Bangoura, les 38 096 qui ont entamé le processus d’orientation et qui ont finalisé ou non, en ne faisant pas de choix, ont tous été orientés. « L’orientation est basée sur un certain nombre de critères. Le premier critère, c’est le choix de l’étudiant ; le deuxième critère, c’est la capacité d’accueil dans le programme de choix ; le troisième critère, c’est la performance du bachelier qui se traduit par la moyenne obtenue au baccalauréat et le quatrième critère, c’est la localisation de l’institution de formation. Donc, ce sont ces différents critères qui nous permettent d’orienter les bacheliers (…) Le premier critère qui est le choix de l’étudiant, il n’est pas dit que ce choix sera obligatoirement respecté. Parce que le choix-là dépend des autres critères, notamment la capacité d’accueil dans les programmes choisis et la performance du bachelier. Et la plateforme est conçue de telle manière que si pour un programme donné, la capacité d’accueil définie par l’institution de formation est de X et que Y bacheliers demandent ce programme, la plateforme va les classer suivant les notes obtenues au BAC et prendra les X premiers. C’est pour cela que le ministère [de l’Enseignement supérieur] insiste à ce que les bacheliers fassent un maximum de 15 choix ; pour que si vous n’êtes pas orientés dans votre premier choix, qu’on regarde votre deuxième, ainsi de suite. Donc, avant d’atteindre le 15e, vous seriez orientés », a-t-il détaillé.
Des bacheliers qui n’ont pas fait de choix…
« Ceux qui n’ont pas fait de choix, ils ont été contactés par l’équipe technique individuellement. Ils ont été appelés pour qu’ils fassent des choix. Mais même avec ça, il est resté encore 220 bacheliers qui n’ont pas fait de choix. Peut-être que l’orientation ne les intéresse pas, ou bien ils ont des projets de partir à l’extérieur [du pays]. Ils ont été orientés par le ministère. On regarde l’institution la plus proche de leurs lieux d’habitation et là où il y a de la place », a ajouté le Pr. Bangoura.
Parmi ces bacheliers, nombreux sont ceux qui ont été orientés dans les ENI. Mais le département rassure qu’ils seront tous prise en charge. « On a beaucoup plus besoin de cadres moyens, d’ouvriers qualifiés, d’aides-ingénieurs, d’instructeurs que des cadres supérieurs dans les bureaux. Donc, l’Etat a jugé nécessaire, compte tenu du fait que la formation des instituteurs est une priorité pour l’Etat, d’orienter les bacheliers d’abord pour donner plus d’importance au métier d’instituteur. Ensuite, il leur a été accordé une bourse de 140 000 francs guinéens, supérieure aux 90 000 francs qu’on paie dans les universités. Tout ça, pour les inciter à y aller. Donc, tous ceux qui sont partis dans les ENI, normalement ils ont fait des choix de programmes dans lesquels leurs moyennes ne leur permettaient pas d’aller. Et finalement, là où il y a de la place, une fois que les capacités d’accueil dans les institutions supérieures sont atteintes ; l’enseignement technique a exprimé ses capacités d’accueil dans les ENI. On oriente ceux qui restent dans les ENI », a-t-il conclu.
Balla Yombouno