La phase d’enrolement pour l’obtention de la nouvelle carte nationale d’identité qui sera désormais biométrique a démarré en début de semaine sur toute l’étendue du territoire guinéen. Mais déjà, des citoyens rencontrés par Ledjely.com au centre-ville de Kaloum se plaignent du processus d’obtention, mais aussi du prix fixé pour la pièce.
En effet, les frais d’obtention de la carte nationale d’identité biométrique sont fixés à 160 000 francs guinéens (les 60 000 représentent les frais de la délivrance de l’extrait de naissance numérisé à la mairie et les 100 000 francs sont à déposer dans un compte domicilié à Orabank). Quant à la nouvelle carte (biométrique), elle a une validité de dix ans contre 5 ans pour l’ancienne.
Ce sont ces 160 000 francs guinéens que ces citoyens trouvent « trop élevés ».
Alhassane a été rencontré à Kaloum. Il s’apprêtait à aller pour se confectionner une nouvelle carte nationale d’identité. Mais le jeune homme a été surpris par les nouvelles mesures. « Je viens de l’apprendre : désormais, les cartes nationales d’identité seront biométriques ; et pour les les obtenir il faudra débourser 160 000 francs guinéens. Je trouve cela trop élevé pour un pauvre guinéen qui vit au jour au jour. En Guinée, il y a des citoyens qui n’ont pas les moyens de chercher une carte d’identité à 50 000 francs guinéens, à plus forte raison 160 000 », assure-t-il.
Pour un cadre du ministère de l’Environnement qui a requis l’anonymat, il ne faut pas seulement se limiter au prix exorbitant de la nouvelle pièce. « Il faut aussi penser au cas des citoyens les plus éloignés », conseille-t-il. Et de souligner : « Ils disent que les frais doivent être déposés à Orabank. Voilà un autre problème ! Non seulement beaucoup de pauvres Guinéens n’ont pas de compte bancaire, mais aussi cette banque n’est pas implantée dans certaines préfectures ». « Il faut que l’État revoie un peu ce côté », lance-t-il.
« Cette carte biométrique est vraiment importante et très sécurisée. Mais le gros du problème c’est le prix que je trouve trop cher. Et ça arrive à un moment où les temps sont durs. Il y a des citoyens qui sont incapables de se trouver une carte d’identité de 50 000 francs guinéens. C’est pourquoi ils préfèrent payer 5 000 francs à chaque passage au niveau des barrages », souligne Fatoumata Camara.
Selon nos informations obtenues auprès du commissariat central de Kaloum, pour obtenir la nouvelle carte biométrique, le demandeur de nationalité guinéenne doit fournir un extrait d’acte de naissance numérisé délivré par la mairie de sa naissance, un certificat de résidence et un reçu de paiement des frais au niveau d’un agence Orabank.
Cette procédure « permettra aux autorités de détecter les irrégularités dans certains documents (acte de naissance par exemple) », ajoute notre source qui souligne que « les autorités policières ont mis en place un mécanisme permettant de connaitre l’authenticité des documents ou leur falsification à travers un scanner ».
A préciser que les cartes nationales d’identité de l’ancienne version resteront valables jusqu’à leur date d’expiration.
Balla Yombouno