Vénus de tous les horizons de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, les pèlerins catholiques ont séjourné ce dimanche 17 janvier 2021 dans la forêt martyr de Gobouya-Za, où ce catéchumène fut assassiné pour sa foi chrétienne par ses propres parents en 1927. Cette forêt qui symbolise aujourd’hui un lieu de pèlerinage se trouve dans le village de Kabiéta, sous-préfecture de Gouécké, dans la préfecture de N’Zérékoré. Ce 47e pèlerinage a été une occasion pour les dignitaires de l’église catholique de N’Zérékoré de dénoncer les maux dont souffre la Guinée, mais surtout la région forestière.
Dans son homélie, l’évêque de N’Zérékoré a laissé entendre que la Guinée, plus particulièrement la région forestière, a beaucoup besoin de paix, de solidarité et de réconciliation. “Nous en avons besoin plus que jamais dans notre région. Nous en avons besoin à Macenta où nous avons vécu un véritable cauchemar en cette fin d’année 2020. Nous avons besoin de réconciliation à N’Zérékoré et ailleurs, où la même famille ne s’entend pas pour nous donner un patriarche. Nous avons besoin de la réconciliation en Guinée où nos dirigeants au pouvoir et l’opposition ont de la peine à dialoguer. Cette paix et cette réconciliation qu’on parle nous ne tomberont du ciel. C’est nous qui devons en être les artisans », a martelé Monseigneur Raphaël Balla Guilavogui.
Par ailleurs, il a pointé du doigt le fait que la vérité ne soit pas dite autour des différents évènements malheureux. “Comment pouvons nous être des artisans de la paix si nous ne sommes pas assez audacieux et courageux pour dire la vérité ? », a-t-il interrogé.
Dans cette forêt de Gobouya-za, des mystères y sont comme l’eau bénite, la boue et les feuilles. Sur leur utilité, Abbé Ignace Monèmou, curé du secteur paroissial de Saint Jean-Marie Vianney de Mohomou, précise : “Depuis que Gobouya-Za a été tué dans cette forêt pour empêcher l’église de rayonner, et quand l’information a été donnée, les premiers pèlerins qui ont fréquenté les lieux ont utilisé les écorces et les feuilles de l’arbre sur lequel il a été tué ont trouvé que ça pouvait guérir beaucoup de maladies. C’est tout comme l’eau et la boue où il a été enterré. Elles ont des vertus mystérieuses. C’est pourquoi les fidèles s’en procurent afin de renforcer leur foi. Parce que celui qui est mort ici a été tué pour sa foi », a expliqué ce curé.
Présent parmi les marcheurs, le général de brigade, Rémy Lamah, a souhaité que les prières faites en faveur de la paix et de la concorde nationale puissent être exhaussées. Et d’autres prières et des bénédictions ont été dites pour la paix et l’entente en Guinée.
Lazare Kamano, N’Zérékoré pour Ledjely.com