C’est l’un des deux faits marquants de l’annonce de l’ossature du prochain gouvernement dirigé par le Premier ministre Kassory Fofana, au compte du troisième mandat du président Alpha Condé : la suppression du ministère de l’Élevage qui devient un détachement du ministère de l’Agriculture. Au lendemain de l’officialisation de cette décision, certains acteurs y réagissent. C’est le cas de Moussa Para Diallo, le président de la Fédération des paysans du Foutah, par ailleurs président de la Confédération nationale des organisations paysannes de Guinée, qui se réjouit du rattachement du secteur de l’élevage au ministère de l’Agriculture.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, M. Diallo a donné son point de vue sur la nouvelle structure gouvernementale composée de 36 ministères et 1 Secrétariat général. « Je trouve que c’est un peu lourd. Pour un pays comme la Guinée, c’est beaucoup. Si c’était possible, à mon avis, on aurait mis ça aux alentours de la vingtaine. Qu’à cela ne tienne, c’est juste un avis personnel. Je ne connais pas les bases de discussions pour mettre la structure comme ça. Moi, je ne suis qu’une personne et les autres ils sont nombreux à avoir travaillé là-dessus. Certainement, ils connaissent mieux que moi », a-t-il expliqué au cours d’un entretien téléphonique qu’il a accordé au Djely.
Par rapport au rattachement du ministère de l’Elevage à celui de l’Agriculture, Moussa Para Diallo “pense que c’est une bonne chose ». Et d’ajouter : “Si on avait fait la même chose pour d’autres ministères, ça aurait été impeccable à mon avis. Parce que de toute façon l’agriculture et l’élevage ne se séparaient pas généralement (…) Il suffit juste de mettre des cadres compétents pour y travailler. Le reste, on trouvera que c’est une excellente idée. Moi, je militais pour ça depuis longtemps parce que généralement c’est les mêmes défis, ils habitent les mêmes milieux, mais ont souvent des conflits ».
S’agissant des priorités qui devraient être du prochain ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Moussa Para Diallo pense à une ambition dont l’objectif serait de faire du secteur élevage un secteur productif en instaurant “des races un peu plus modernes pour qu’on ait plus de lait, plus de viande » et domestiquant les animaux dans des parcs. Quant à l’agriculture, M. Diallo milite pour sa modernisation. “On ne peut pas rester avec une agriculture du néolithique et espérer nourrir la population guinéenne et exporter le reste (…) Mais le fait de réunir les deux secteurs, je trouve que c’est une excellente chose », a-t-il souligné.
Ce qu’il attend du prochain ministre de l’élevage et de l’agriculture
“Mes attentes, c’est qu’on ait un ministre compétent qui lègue ses pouvoirs aux directeurs nationaux pour qu’ils fassent correctement leur boulot et lui rendent des comptes. Qu’il soit quelqu’un de technocrate qui puisse aller faire des entretiens fructueux avec les différents acteurs pour que l’agriculture et l’élevage deviennent effectivement ce que veut le président de la République, ce que veulent les populations guinéennes. Il faudrait qu’après deux ou trois ans qu’on trouve qu’il y a vraiment une base structurelle et organisationnelle de l’agriculture et de l’élevage en Guinée », a conclu Moussa Para Diallo.