Le président Alpha Condé, dans un décret lu hier soir sur les antennes de la télévision nationale, a procédé à la création d’un « cadre permanent de dialogue politique et social » en Guinée.
Au lendemain de cette décision, on enregistre de nombreuses réactions aux niveaux de acteurs politiques et de la société civile guinéenne. C’est le cas du Dr Dansa Kourouma, le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG), qui parle d’avancée significative.
“Nous considérons cet acte comme une avancée significative dans le rétablissement d’un climat de coexistence pacifique, mais aussi de faciliter le dialogue entre les acteurs de la vie sociopolitique. Je précise que, contrairement à ce que les uns et les autres pensent, c’est une vraie recommandation des acteurs sociaux de la Guinée qui vient d’être matérialisée par le chef de l’État. Ceux qui ont bonne souvenance pendant la transition quand le premier ministre Lansana Kouyaté était aux affaires, l’une des recommandations qui a été formulée par les forces vives d’alors était de rendre le cadre de dialogue permanent pour que toutes les questions relatives à la vie sociopolitique du pays soient discutées, que ça ne soit pas un dialogue qui tient juste à l’orée d’une élection ou après une crise politique. Ça a été plusieurs fois réitéré dans les déclarations du CNOSCG, notamment le dernier document relatif aux propositions de sortie de crise qu’on a publié. Il y avait en bonne place la mise en place d’un cadre permanent de dialogue et de concertation », a-t-il expliqué.
Parlant des sujets prioritaires sur lesquels ce cadre doit se pencher, Dr Dansa Kourouma a souligné entre autres la crise politique. “Le cadre n’a pas pour but de convaincre un parti politique de reconnaître la victoire du président Alpha Condé ou non. Le cadre va d’abord permettre de faire des recommandations, tous les problèmes politiques et sociaux qui entretiennent une crise politique permanente dans le pays ; s’attaquer aux causes de la crise politique. Parce qu’en réalité la Guinée est dans une crise politique permanente depuis un certain temps. Donc, il faut faire des recommandations en terme d’apaisement, notamment le cas des responsables des partis politiques qui sont interpellés et qui ne trainent sur eux des charges pénales (…) Les autres acteurs politiques qui sont arrêtés pour des faits de manifestation ou qui ont exprimé des opinions défavorables au régime, je pense que ceux-ci doivent être libérés ou libérés sous conditions pour obtenir une certaine décrispation de la situation, et profiter de cette décrispation pour examiner les questions de fond, notamment la question relative à la réconciliation, la question relative aux droits de l’homme et la question relative au processus électoral, comme l’épineuse question de fichier électoral », a-t-il listé.
Balla Yombouno