Ce mercredi 3 février 2021, au ministère des Transports, Aboubacar Sylla a passé le témoin à Mohamed Keïta. A l’occasion, le ministre entrant, parlant des défis dans le secteur des transports, a dénoncé de nombreuses insuffisances dont des acquis remis en cause. Mais son prédécesseur n’a pas voulu que les choses en restent au tableau dressé par Mohamed Keïta. Comme s’il avait estimé que cela serait de nature à écorner son propre bilan, Aboubacar Sylla en aura donc profité pour rappeler les réalisations à son actif, dont des projets. La cérémonie a été présidée par le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence, Kiridi Bangoura.
En prenant les commandes du ministère des Transports, Mohamed Keïta a fait appel à un certain passé dans ce domaine précis en Guinée. Ainsi, à sa prise de fonction, ce mercredi 3 février, il a évoqué avec un brin de nostalgie les « trains (qui) reliaient Conakry à Kankan », la « compagnie nationale Air Guinée » ou encore la « navigation fluviale entre Kankan et Bamako ». Mais il ne peut constater, avec regret, dit-il, que « ces acquis ne sont aujourd’hui qu’un lointain souvenir (…) Les infrastructures dans le transport aérien sont obsolètes ; les pistes sont dégradées et envahies par des habitations anarchiques et certaines par leurs structures ne répondent plus aux exigences de sécurité du transport aérien. Quant aux chemins de fer, tout est pratiquement à refaire ». Bref, Mohamed Keïta le dit, lui-même : « le constat n’est pas reluisant ». Et il en tire une seule résolution : se mettre tout de suite à la tâche. « Nous ne pouvons plus attendre, car le temps presse. Et nous avons l’obligation de résultats avec les moyens de bord », lance-t-il à l’endroit de ses collaborateurs.
Pourtant, en dépit du tableau sombre dressé par le ministre entrant, celui sortant dit n’avoir chômé durant son passage à la tête du département. Ainsi, dans son speech de circonstance, Aboubacar Sylla a noté la rénovation de l’aéroport de Conakry, à hauteur de 120 millions d’euros. Un projet qui, assure-t-il, débouchera sur le triplement de la capacité d’accueil de l’aérogare, avec des équipements modernes. Il met aussi en exergue les travaux en cours au port autonome de Conakry, de la part du partenaire Albayrak qui, dit-il, investit pour cela pas moins de 500 millions de dollars américains. Enfin, il n’oublie pas les permis biométriques qui seront rendus disponibles très prochainement, promet-il.
Balla Yombouno