Le Club des jeunes filles leaders de Guinée a procédé ce vendredi 5 février 2021 au lancement de la première édition du Forum de la jeune fille guinéenne. C’est sous le thème “Jeunes filles, victimes et actrices du changement » que cet évènement dont le coup d’envoi correspond à la commémoration de la journée internationale de “tolérance zéro aux mutilations génitales féminines » va se tenir dans un grand hôtel de Conakry.
Durant deux jours successifs, il sera question pour les acteurs de protection et de promotion des droits de la femme d’échanger sur la problématique des violences basées sur le genre (VBG), et particulièrement à l’encontre des jeunes filles. Objectif, établir un document de plaidoiries visant à réduire les VBG à travers des panels, des projections de courts métrages, des témoignages et des travaux de groupes. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous le leadership de la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes, en présence des ambassadeurs du Royaume-Uni et d’Espagne, de partenaires techniques et financiers du Club des jeunes filles leaders de Guinée ainsi que des représentants d’organisations de défense des droits des femmes évoluant en Guinée.
Dans son discours, Kadiatou Konaté, la vice-présidente du Club des jeunes filles leaders de la Guinée, s’est félicitée des acquis de son organisation. “A ce jour, nous rendons grâce à Dieu qui nous a donné la force et le courage de sauver une centaine de jeunes filles à travers tout le pays, une dizaine de filles des MGF (mutilations génitales féminines), sans oublier de nombreux cas de viols que nous suivons. Nous avons également à la charge du club, les frais de scolarité des victimes de violences domestiques et des victimes d’agressions sexuelles sur lesquelles nous sommes saisies. Elles bénéficient également d’un suivi régulier chaque année », a-t-elle souligné.
Poursuivant son intervention, celle qui assure la présidence par intérim du club a expliqué que le combat de son organisation a contribué considérablement à lever le tabou sur les maux dont sont victimes les femmes, notamment la sexualité de la jeune fille, l’excision, les mariages forcés et précoces, etc. “Nous sommes plus que jamais déterminées à faire le combat pour la défense des droits des filles et à lutter contre les violences faites aux jeunes filles guinéennes, celles de Afrique et du monde entier en général. Car si nous n’étions que des victimes hier, aujourd’hui, nous sommes des actrices de changement », a ajouté Kadiatou Konaté.
Les ambassadeurs et les autres partenaires techniques présents à la cérémonie ont félicité le Club des jeunes filles leaders de Guinée pour le combat mené en faveurs des jeunes guinéennes, le tout couronné par la mise en place de cet espace d’échanges. “Depuis 2012 Plan international a lancé la campagne Parce que je suis une fille, à l’occasion de la première journée internationale de la fille qui, aujourd’hui, est remplacée par la campagne Aux filles égalité pour investir dans les programmes et les actions qui ont un impact déterminant sur la vie des mineurs, des filles et des jeunes femmes. Cette campagne s’appuie directement sur les activistes, enfants et jeunes, pour engager des actions en faveur des droits des filles et de l’égalité des sexes au niveau des communautés dans les 70 pays où Plan international est présent. C’est dans ce cadre que le Club des jeunes filles leaders a été identifié pour être renforcé afin de porter le plaidoyer pour la prise en compte des droits », a témoigné Finda Iffono qui a représenté l’organisation Plan Guinée à cette cérémonie.
Pour sa part, la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes s’est engagée à fédérer les organisations de défense des droits des femmes autour d’un partenariat stratégique afin de corriger leurs lacunes actuelles quant à la coordination. “J’ai lu la politique nationale genre et équité, elle comporte des lacunes. Mais je me dis que si cette politique est effectivement mise en œuvre et évaluée périodiquement, beaucoup d’objectifs pourront être atteints en terme de protection des droits des femmes, et j’ose espérer que cet important forum va prendre en compte l’implication conjointe et que nous n’allons pas réinventer la roue », a déclaré Hawa Béavogui, avant de procéder à l’ouverture officielle du forum qui prendra fin ce samedi 6 février.
Le Club des jeunes filles leaders de Guinée est une organisation à but non lucratif créée en 2016 avec 8 membres. Actuellement, l’ONG compte quelque 500 jeunes filles membres, réparties dans 30 zones d’interventions (18 antennes préfectorales et 12 antennes sous-préfectorales), à travers les 8 régions administratives du pays.