Le 1er février 2021, quand à la surprise générale, le président Alpha Condé a débarqué à la BCRG, au ministères de l’Economie et du Budget et à la Direction nationale des impôts, le chef de l’Etat avait présenté la démarche comme le symbole de la rupture avec la pagaille qui caractérise le fonctionnement e l’administration publique. Dans la foulée, il menaçait les récalcitrants des sanctions les plus sévères. Une semaine après, il réitérait les menaces à l’issue de sa visite inopinée au sein des ministères de l’Education, de la Fonction publique et de la Justice. Mais comme s’il réalisait que la pédagogie par les menaces ne fonctionnait, il vient d’opérer un petit ajustement dans son discours. Ainsi, au terme de la tournée qu’il a effectuée ce lundi 15 février dans les ministères de l’Energie et de l’Industrie, Alpha Condé via Twitter dit vouloir, par sa démarche, “encourager les travailleurs”.
Cela fait donc une certaine évolution. Du président qui promettait de sévir contre ceux qui s’obstineraient à empêcher la mise en place du “Gouverner autrement”, on en arrive au chef de l’Etat qui caresse. L’image n’est pas sans rappeler l’attitude du même président Alpha Condé à propos du détournement, en 2012, de 13 milliards à la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG). On se rappelle qu’à l’époque, le président de la République avait brandi des menaces tout aussi virulentes. Il avait même promis que des “têtes vont tomber”. Mais il n’en avait pas résulté grand-chose. Car en lieu et place des grands bonnets, ce sont des agents subalternes qui avaient été sacrifiés.
Et pour en revenir aux propos du chef de l’Etat de ce lundi, ils sont synonymes d’un aveu d’échec ou d’un mea culpa. De toute évidence, il vient de réaliser que le changement qu’il entend imprimer sera plus difficile à obtenir.
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