Alors qu’il avait contesté et boycotté les élections législatives du 22 mars 2020 ayant abouti à la mise en place de la neuvième législature, très largement dominée par le RPG/Arc-en-ciel, le parti du président Alpha Condé, le patron du Bloc libéral (BL), Faya Millimouno, a accompagné ce lundi 15 février le député Mamadou Sylla, chef de file de l’opposition parlementaire avec quatre élus sur cent quatorze que compte l’assemblée, chez le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. Une reconnaissance implicite du parlement issu du double scrutin, législatif et référendaire, controversé du 22 mars dernier, d’autant que le président de l’Union démocratique de Guinée (UDG) a été reçu par le chef du gouvernement en tant que leader de l’opposition à l’Assemblée nationale.
Interpellé par Ledjely.com sur ce revirement politique, le président du Bloc libéral a estimé qu’il est temps de tourner la page des élections passées et de se fixer de nouveaux objectifs. Pour lui, le statut de chef de file de l’opposition parlementaire revient désormais à l’homme d’affaires Mamadou Sylla, tenant à lever donc toute équivoque. “Au Bloc libéral, les élections dernières qu’elles soient législatives, référendaire ou présidentielle, sont dernières nous. Notre regard est tourné vers l’avenir. Nous avons reçu et échangé avec Mamadou Sylla en tant que chef de file de l’opposition et nous avons constaté ce qu’il avait comme agenda pouvait s’aligner avec notre position politique », a confié Faya Millimono.
Concernant son revirement, il opte désormais pour de nouvelles alternatives politiques. “Au BL, nous ne sommes pas au stade de reconnaissance ou non. En 2001, lorsque la constitution a été modifiée contre la volonté du peuple de Guinée et de l’opposition à l’époque, sous la même constitution, les opposants ont accepté de tourner la page et participer aux élections locales de 2005. C’est ce que le Bloc libéral a fait et même si les contextes sont différents », a expliqué l’ancien candidat à la présidentielle de 2015.
Ibrahima Kindi Barry