A N’zérékoré, les directives édictées par les autorités en vue de contenir la résurgence de la maladie à virus Ebola sont diversement perçues par les citoyens. Si quelques-uns, se référant au lourd tribut que le pays a payé à la suite du précédent passage de la maladie, d’autres par contre rejettent en particulier les mesures d’interdiction des marchés hebdomadaires. Pour ces derniers, les marchés hebdomadaires sont d’une importance telle dans l’économie locale qu’en les interdisant, on expose une partie de la population à d’autres risques tout aussi préoccupants.
Pour circonscrire voire éradiquer le virus Ebola qui refait surface en Guinée, le gouvernement a pris une bactérie de mesures concernant en particulier la ville de N’zérékoré et la sous-préfecture de Gouecké, l’épicentre de la maladie. Il s’agit entre autres de l’interdiction des marchés hebdomadaires et des attroupements de plus de cinq personnes, du lavage des mains. Mais face à ces mesures, les avis restent tranchés. Certes, d’aucuns, à l’image d’Elise Loua, comprennent le bien-fondé de ces directives. « Cela pourra nous permettre d’éviter la maladie car, on connait ce qui s’est passé en 2014, à Kporokpara et ici à N’Zérékore, Ebola a endeuillé beaucoup de familles. On a encore ce mauvais souvenir », dit-elle.
Mais son avis n’est pas partagé par tout le monde. D’autres estiment en particulier que l’interdiction des marchés hebdomadaires n’est pas une solution…ou plutôt que ce n’est qu’une solution susceptible de générer d’autres problèmes. « Si les gens ne vont pas dans les marchés hebdomadaires, ce ne sera pas bon pour nous. Ces marchés permettent à des familles de vivre », estime ainsi un commerçant que notre rédaction a interrogé dans la commune urbaine de N’zérékoré.
Foromou Delamou, vigile dans une société téléphonique, trouve aussi que la mesure d’interdiction des marchés hebdomadaires est excessive. A l’en croire, le port des bavettes, le lavage obligatoire des mains, interdiction de manipuler les corps seraient suffisantes pour faire face à la maladie.
Pour le moment, à N’zérékoré, ces dispositions sont plutôt ignorées par les citoyens.
Nioumq Lazare Kamano pour ledjely.com