Le gouvernement guinéen a animé ce lundi 22 février une conférence de presse pour expliquer le bien-fondé du déguerpissement qui est actuellement en cours dans la capitale guinéenne et dans certains centres urbains des villes périphériques, et dont l’objectif serait de libérer les emprises de la route de des encombrants physiques. Réunissant quatre ministres et le gouverneur de la ville de Conakry, la conférence a surtout donné l’occasion au chef du département en charge de la ville et de l’Aménagement du territoire, d’afficher sa fermeté à l’égard de ceux qui seraient tentés de réoccuper les espaces libérés.
C’est d’abord Aboubacar Sylla, porte-parole du gouvernement qui a tenu à préciser que l’opération en cours sera suivie d’une phase de réaménagement des espaces libérés. C’est en cela, selon lui, que l’action d’aujourd’hui sera différente de celles similaires qui avaient été initiées par le passé et qui, concède-t-il, ont davantage été des « feux de paille » et des « opérations coup-de-poing ». « Cette fois-ci, nous voulons que ça soit une opération pérenne. C’est pour cette raison que tous les espaces dégagés vont être effectivement aménagés pour que leur réoccupation ne soit plus possible », promet-il.
Mais cet engagement, le ministre de la ville et de l’Aménagement du territoire le nuance quelque peu. Certes, reconnait Ibrahima Kourouma, « le gouvernement fera le maximum pour que toutes ces voies libérées soient entretenues, qu’on fasse en sorte qu’on crée des conditions de vie ». Mais insinue-t-il cette fois, même si tous les espaces n’étaient pas aménagés, ce n’est pas pour autant que les citoyens devraient les réoccuper. D’où le souhait qu’il formule pour que le « sens du civisme domine chez chacun ».
En tout état de cause, rappelle Ibrahima Kourouma : « il faut que la population comprenne que le trottoir et l’emprise de la route ne sont pas sa propriété ». En conséquence, « nous prions tous les Guinéens qui ont été dégagés sur le trottoir, au niveau des emprises que chacun se limite à sa concession, que personne ne revienne ». Et s’il y en a qui ne comprendraient pas, il avertit : « si vous revenez, on va casser ». Encore qu’on ne se limitera à la démolition. « Non seulement nous cassons sans frais, mais vous serez pénalisé, parce que chacun doit avoir à l’esprit qu’il faut se militer là où s’arrête sa concession », conclut Ibrahima Kourouma.
Balla Yombouno