
Né le 9 janvier 1932 à Conakry, le célèbre écrivain guinéen Dijbril Tamsir Niane est décédé la nuit dernière à Dakar, au Sénégal. Il a rendu l’âme à l’âge de 89 ans des suites de coronavirus, selon RFI. Ecrivain, historien et à la fois dramaturge, il était l’auteur de plusieurs ouvrages dont le plus célèbre est ‘‘Soundjata Keita ou l’épopée mandingue’’, paru en 1960 dans les éditions Présence Africaine.
Spécialiste de l’histoire du mandingue (l’Empire du Mali au Moyen-Age), il a fait ses études d’histoire à l’Université de Bordeaux en France, où il a obtenu son diplôme de licence et son diplôme d’étude supérieure en 1959.
Opposé au régime du président Sékou Touré, il fut emprisonné en 1961 avant d’être contraint à l’exil dans les années 1970.
Pour Jean Paul Cédy, le directeur général du groupe scolaire Roland Pré, le défunt était un homme d’esprit attaché aux valeurs et à la culture africaine. « C’était quelqu’un d’extrêmement porté sur nos origines, la culture africaine, sur l’africanité en général. Il était quelqu’un de très fier de cela et convaincu que notre épanouissement ne peut venir que de la bonne adéquation de nos cultures et celles que nous avons rencontrées », confie l’enseignant.
Egalement auteur des œuvres ‘‘Histoire des Mandingues de l’Ouest’’, publiées aux éditions Karthala en 1989, ou encore ‘‘Le Mali et la deuxième expansion mandé’’, une histoire générale de l’Afrique, vol. IV sorti 1991, Djibril Tamsir Niane reste l’un des plus grands historiens africains qui a contribué à la révélation de la culture du Continent noir, notamment mandingue, rappelle Justin Morel. « Il était d’une vaste culture. Il a contribué avec l’UNESCO à la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique. C’est quelqu’un qui a animé la fondation de Senghor au Sénégal. C’est un immense homme de culture qui nous a quitté. Il est mort par un effet comme on dirait de gémellité », témoigne l’homme de culture et ancien ministre de l’Information et de la Communication.
Ibrahima Kindi Barry