L’Organisation de secours aux handicapées de Guinée (OSH-Guinée) a procédé, ce 12 mars 2021, au lancement du « Projet d’Appui à la scolarisation et au maintien des jeunes filles handicapées à l’école ». Une initiative qui vise à favoriser l’émancipation des personnes handicapées en général, confrontées notamment à des contraintes d’ordre financier et infrastructurel dans leur processus d’apprentissage, et plus précisément les filles et femmes de la catégorie. Le projet est financé par le “Fonds Pananetugri” à travers “l’initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme”. Pour cette phase pilote, allant de février à décembre 2021, 50 bénéficiaires seront identifiées dans le grand Conakry, à savoir les 5 communes de Conakry et les préfectures de Coyah et Dubréka ; ce, sur la base de critères qui seront bien définis de manière ce que soient particulièrement prises en compte les plus démunies. C’est la Direction nationale de l’Action sociale qui a servi de cadre à la présentation du projet.
Dans son allocution de bienvenue, Massoud Barry, présidente de OSH-Guinée a expliqué que le projet s’inscrit dans le cadre de la contribution des organisations de la société civile guinéenne à l’atteinte du 5ème ODD. « Quand on a un enfant handicapé, pour l’aider à vaincre son handicap, il faut évidemment le mettre à l’école. (Pourtant), d’après la banque mondiale, les personnes handicapées qui constituent plus de 15% de la population mondiale sont confrontées à d’énormes problèmes parmi lesquels l’accès restreint à l’éducation. Toujours selon le rapport de handicap International publié par l’UNESCO, plus de 25 milliards d’enfants au monde ne vont toujours pas à l’école, au moins 25% sont des enfants handicapés », relève-t-elle.
Sur la même lancée, Bangaly Camara, chargé de programme de la même ONG est revenu sur quelques objectifs et les stratégies qui seront utilisées pour atteindre ces derniers. « L’objectif sera d’appuyer la scolarisation et le maintien des jeunes filles handicapées à l’école par le don de matériels de mobilité, parce que nous savons que certaines filles handicapées ne vont pas à l’école parce qu’elles n’en ont pas et d’autres ne sont pas scolarisées du fait de la pauvreté des parents. Donc, nous allons apporter des aides matérielles, mais aussi le paiement partiel ou total des frais de scolarité de certaines jeunes filles handicapées, également nous allons procéder à la formation des enseignants en pédagogie, parce que nous avons compris que beaucoup d’enseignants dans la pédagogie n’acceptent pas souvent l’éducation des enfants handicapés. Nous allons mettre des cellules d’écoute dans les écoles pour nous permettre de remonter toutes les informations liées aux difficultés que les jeunes filles handicapées rencontrent dans le cadre de leur scolarisation. Et puis nous allons procéder aussi à des émissions radios pour informer l’opinion sur le potentiel que peut avoir une jeune fille handicapée dans le cadre de ses études, la sensibilisation aussi des parents à maintenir et à scolariser leurs enfants handicapés malgré qu’il n’existe pas assez de moyens » explique-t-il.
Pour sa part, Antoine Fassou Loua, point focal de l’initiative Pananétugri pour le bien-être de la femme a expliqué que c’est à l’issue d’un appel d’offre que OSH-Guinée a été choisie parmi les 3 bénéficiaires potentiels. L’idée de l’accompagnement de l’ONG guinéenne est fruit d’une étude diagnostique menée dans neuf pays de l’Afrique de l’ouest francophone. « A l’issue de cette initiative, dit-il, il a été ressorti comme recommandations d’accompagner la plupart des associations et organisations des jeunes filles et femmes qui n’ont pas la chance de négocier et d’obtenir des fonds pour mener à bien leurs activités ».
De son côté, Mohamed Diaby, directeur national adjoint de l’action sociale a salué la pertinence des différentes activités menées par l’organisation. « Nous restons convaincus que sous très peu, en termes de mois ou d’années, l’ONG pourrait être la vitrine dans la défense des droits des personnes handicapées, et par ricochet être un très bon avocat au-delà même des frontières », a-t-il ajouté.
Selon les statistiques fournies par l’ONG, le taux d’alphabétisation chez les personnes handicapées est de 24,4% contre 32% pour les non handicapés. Parmi les personnes handicapées, 70% n’ont jamais fréquenté l’école, dont 45% des femmes.
Hawa Bah