Dans un communiqué publié lundi, 22 mars 2021, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a annoncé qu’à l’issue de concertations sur l’organisation interne du mouvementent, il a été conféré à sa coordination nationale “qui est la société civile l’entière responsabilité des prises de décision », ajoutant que celle-ci “est [sa] seule voie officielle et l’organe garant de la bonne collaboration qui demeure entre les acteurs de la société civile, les partis politiques, les structures militantes du monde de la culture et les syndicats membres du mouvement citoyen » opposé au troisième mandat du président Alpha Condé.
Précisant que sa nouvelle stratégie s’articulera désormais “autour de la poursuite de la lutte contre le 3e mandat (…) et ses conséquences économiques et sociales (…) notamment la flambée des prix des denrées de premières nécessité, le déguerpissement sauvage des pauvres populations, le chômage grandissant, les multiples violations des libertés individuelles et collectives, ainsi que la corruption à grande échelle d’un petit clan arrogant et indifférent aux souffrances du peuple martyr de Guinée », le FNDC a tendu la main “à toutes les forces vives de la nation qui défendent la cause du peuple ».
Invité ce mardi dans l’émission On refait le Monde sur Djoma Médias, le président du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC) a réagi à la main tendu des leaders du FNDC. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la collaboration entre les deux structures n’est pas d’actualité, d’autant plus que Dr Dansa Kourouma, le leader du CNOSC, conteste non seulement la base légale du point de vue institutionnel du mouvement anti-troisième mandat, mais aussi il estime que s’il doit y avoir un premier pas pour un rapprochement, cela doit venir du Font.
“S’il y a quelqu’un qui doit s’associer, c’est le FNDC qui doit s’associer au CNOSC », tranche Dr Dansa Kourouma. Les raisons, selon lui : “En terme de signification institutionnelle, c’est le CNOSC qui est une structure pérenne, qui a le statut d’organisation faîtière de la société civile (guinéenne), qui est constant dans son combat et qui est fidèle à ses principes. Donc, il n’y a pas de question que le CNOSC puisse adhérer au FNDC. C’est le contraire qui peut être envisageable ». Mais pour l’heure, le FNDC ne dispose pas de statut à même de s’associer au CNOSC, poursuit-il. Cependant, “si le FNDC se débarrasse de l’odeur politicienne, il n’y a pas de raison que des Guinéens actifs, des Guinéens épris de paix et justice, ne s’y engagent avec assez de détermination, mais dans le respect de la limite que la loi nous garantit », tient-il à préciser.
Hawa Bah