Le président Alpha Condé n’est pas à une contradiction près. D’une part, il promet de sévir contre les fossoyeurs de l’économie guinéenne. De l’autre, à la faveur de sa sortie de ce dimanche 28 mars notamment, il confesse avoir délibérément fait le choix de ne pas sanctionner.
Ceux qui reprochent au président de ne faire que des annonces ou de ne proférer que des menaces n’ont manifestement pas tort. D’autant que le chef de l’Etat lui-même, sortie après sortie, conforte cette impression. « Prendre l’argent du gouvernement et aller le dilapider, c’est fini. La pagaille, c’est fini, la tromperie, c’est fini. Le mensonge, c’est fini », a encore dit le numéro un guinéen ce dimanche à Tormelin. Résolution louable, pourrait-on dire. Sauf que juste après cette promesse, le même président confesse : « Je connais tous les propriétaires des maisons et immeubles à Conakry. J’aurais pu engager des poursuites à leur encontre. Mais je me suis dit que ça c’est du passé, on laisse ça ».
Au-delà de la contradiction qui sous-tend ces deux extraits des propos du président, il y a surtout qu’on a envie de demander au nom de quoi peut-il s’autoriser à ne pas sanctionner des cadres dont il est convaincu qu’ils ont trempé dans la corruption. N’est-on pas déjà là dans le schéma où le président assimile le pays à sa propriété privée ?
Fodé Diaouné