Le torchon continue de brûler entre le maire de la commune urbaine de Kankan et les boulangers. Au cœur de leur brouille que le prix de la miche de pain que les seconds disent contraints d’augmenter pour rentrer dans leur frais. Mais le premier voyant dans cette volonté un « complot » ne veut surtout pas en entendre parler. Ainsi, menace-t-il désormais de traduire désormais les boulangers qui hausseraient le prix de la baguette en justice. Menace qu’il ne devrait pas tarder à mettre en exécution, dans la mesure où depuis ce mardi 30 mars, le pain qui était jusqu’ici vendu à 2000 GNF est passé à 3000 GNF.
Les intimidations des autorités locales et notamment du maire de la commune urbaine n’y ont rien pu. Ce mardi 30 mars, les boulangers de Kankan sont passés outre l’interdiction d’augmentation de la miche du pain qui leur avait été signifiée. En effet, depuis ce mardi, la miche est vendue à 3000 GNF. « Depuis des années, nous vendons le pain à 2000 GNF malgré la hausse de la farine, de la levure, du sel, du bois et autres », commence par rappeler Ibrahima Baîta Baldé, secrétaire général de l’Association des boulangers de la région de Kankan. Mais à l’en croire, il n’est plus possible de ne pas tenir compte du contexte qui prévaut. « Nous ne pouvons plus vendre le pain à cela. A partir de ce mardi, nous allons vendre la baguette du pain à 3000 GNF et les populations pourront apprécier la qualité et le poids », confie-t-il.
En face, le maire ne veut rien entendre. D’autant que Mory Colophon Diakité assimile la décision des boulangers à un complot : « c’est un plan monté de toutes pièces et un grand complot. Comme leur volonté n’a pas marché à Siguiri et dans d’autres localités de la région, c’est pourquoi, ils veulent tenter l’aventure afin de vendre le pain à 3000 GNF ici ». Laissant entendre qu’aucun compris n’a été trouvé entre la commune et les boulangers, il martèle : « par conséquent la miche de pain reste à 2000 GNF dans la commune et dans tous les villages de Kankan ».
Au-delà, il menace purement et simplement ceux qui ne se soumettraient pas à sa décision. « Celui qui ne peut pas vendre le pain à 2000 GNF, qu’il quitte Kankan et ses villages. Quiconque sera arrêté en train de vendre le pain à 3000 GNF sera traduit devant les juridictions compétentes pour sabotage et activités fantaisistes », tonne-t-il.
Mais en attendant, sur le terrain, les citoyens ont déjà commencé à acheter la baguette de pain à 3000 GNF. Ce, à quelques jours du mois saint de ramadan.
Michel Yaradouno Kankan pour le djely.com