Il y a encore des localités en Guinée qui n’ont pas d’école digne de nom. Et le district de Katchek – situé en bordure du chenal des îles Tristao – est l’une d’entre elles. Cette localité a une population estimée à plus de 12 000 habitants. Mais les conditions d’études sont loin de répondre aux besoins des enfants. Dans ce village de forte concentration communautaire, les enfants étudient sous une cabane de fortune, qui leur sert d’école.
Ils sont tenus par deux maitresse d’école qui sont pris en charge au frais des parents d’élèves. Et les difficultés ne manquent pas, comme l’explique la directrice de ce qui sert d’école à Katchek, rencontrée par Ledjely.com. Depuis plusieurs années, celle-ci est au service de la communauté pour l’éducation des enfants de ce village. « Je suis dans les difficultés avec les enfants. Ici à Katchek-Village, il y a beaucoup de difficultés, puisque j’ai six groupes pédagogiques mais avec seulement deux salles de classe disponibles. Parfois, je prends les élèves de la 4e année le matin ; et le soir ceux de la 5e et 6e années. Dans la deuxième salle, il y a les élèves de la 2e et 3e années le matin ; et le soir ce sont les élèves de la 1ère année qui viennent. Pour prendre en charge tous ces enfants, nous ne sommes que deux institutrices. Je suis la seule fonctionnaire d’Etat. L’autre est contractuelle, c’est la communauté qui la paye. Difficilement on gagne de l’argent ici. Pourtant, nous avons besoin des enseignants. J’ai tout fait pour que je puisse avoir un autre, mais impossible », explique Kadiatou Camara.

Malgré les obstacles, cette école présente chaque année des élèves à l’examen d’entrée en 7e année, le concours qui permet d’accéder au collège. « Chaque année, on a une classe de 6e année ici. Malgré les difficultés, nous les présentons à l’examen d’entrée en 7e année. Parfois je suis obligée d’aller, j’emprunte une barque à mes propres frais, je paie 10 bidons d’essence et je paie le riz pour prendre les enfants en charge. On peux faire là-bas cinq jours. Je prends les élèves de Katchek, Kadignet et Kasmak ; c’est à dire les élèves des îles » de l’archipel, informe la dame.
Pour ce qui est de l’appel à l’endroit des autorités éducatives, Kadiatou Camara n’a pas besoin de réfléchir longtemps, malgré le pessimisme qui la domine. « J’ai lancé plusieurs fois des appels – les autorités de Kanrandén le savent puisse je relève de cette sous-préfecture – mais jusqu’à présent je n’ai pas eu de suite favorable. Alors que Katchek est un grand district, puisqu’il y a Kamtchabon qui vient ici, Katchek Campement, Karabatte et katchek Centre. Je demande qu’on me vienne en aide, car il y a une forte concentration de la communauté ici. Et chaque année, mes élèves sont toujours admis à l’entrée en 7e année », insiste-t-elle.
Aliou Diallo, de retour de Katchek pour Ledjely.com