Après leur acquittement définitif le 31 mars dernier par la Cour pénale international (CPI), l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ministre de la Jeunesse n’ont plus aucune raison de ne pas rentrer dans leur pays. Ils sont libres et ne se verront opposer aucune restriction. C’est en tout cas ce qu’a fait savoir Alassane Ouattara lors du conseil des ministres ce mercredi.
“Messieurs Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent. Les frais de voyage de M. Laurent Gbagbo, ainsi que ceux des membres de sa famille, seront pris en charge par l’Etat de Côte d’Ivoire. Les dispositions seront également prises pour que M. Laurent Gbagbo bénéficie, conformément aux textes en vigueur, des avantages et des indemnités dus aux anciens Présidents de la République de Côte d’Ivoire”, a tweeté le président ivoirien sur son compte.
Si ce retour peut être perçu comme une autre ouverture politique et un geste supplémentaire de décrispation, la question de la condamnation en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour le “braquage” de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant les violences post-électorales de 2010-2011 reste en suspens. De même que le double retour en perspective de l’ancien président et de Charles Blé Goudé peut être perçu par les victimes des violences postélectorales d’il y a 10 ans comme symbolisant la fin de l’espoir d’une justice sur ces douloureux événements. Des événements qui avaient pourtant provoqué la mort de 3000 personnes.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient poursuivis et jugés pour crimes contre l’humanité liés justement à ces sombres événements.
Elisabeth Zézé Guilavogui