Pour se faire entendre et exprimer leur mécontentement contre les opérations de déguerpissement enclenchées par les autorités guinéennes, certains déguerpis de Dubréka, précisément de KM5, réunis en collectif prévoient de battre le pavé la semaine prochaine.
Interrogé par Ledjely.com, Adama Konaté, l’un des membres du collectif, estime que c’est l’une des options pour ne pas dire la meilleure pour attirer l’attention de l’État sur le sort des victimes. Cette annonce intervient quelques jours après les propos du Premier ministre devant l’Assemblée nationale assurant que l’ordre de casser ces maisons n’est venu d’aucune autorité, ni même du président Alpha Condé.
Marié et père d’un enfant, ce sinistré habitant au quartier Nèguêya secteur 2, confie que depuis le passage brutal du bulldozer il a trouvé refuge chez un ami. “Depuis que la machine est passée chez nous, je dors chez mon ami. C’est difficile ce que nous vivons actuellement, ma famille et moi », dit-il d’un aire triste et désolant.
Expliquant le but de la manifestation que ces victimes projettent d’organiser, il rajoute : “Nous nous sommes retrouvés en collectif. Nous avons décidé d’organiser une marche la semaine prochaine, si tout va bien. Pour l’instant, nous sommes en train de sensibiliser tout le monde qu’il s’agit d’une marche pacifique pour exprimer notre mécontentement vis-à-vis des autorités de l’État ».
Alors que les manifestations sont interdites en Guinée officiellement pour de raisons sanitaires, il fustige que leur sort ne soit pas une priorité. “C’est désolant ce qui ce passe actuellement en Guinée. Comment peut-on s’inquiéter plus d’une maladie alors qu’on a démoli des habitations de Guinéens sans se soucier de leur sort ? On sait combien de fois il est difficile d’acquérir un terrain en Guinée et y construire. Et un beau jour, quelqu’un vient mettre tout votre investissement à terre », s’indigne-t-il.
Affaire à suivre…
Ibrahima Kindi Barry