Il en a été timidement question lors de la précédente législature. Mais cela n’avait pas abouti. Cependant, une proposition de loi avait été élaborée. Et c’est de ce premier pas que les nouveaux parlementaires entendent partir pour essayer de trouver une solution à la problématique du loyer en République de Guinée. A propos, la question était du reste au menu de la deuxième édition du Afterwork politique de ce vendredi 9 avril 2021, au chapiteau du palais. Afterwork politique, une initiative de jeunes parlementaires dont l’honorable Zenab Camara, députée de Boffa, pour servir de « couloir de discussion et d’échanges entre les citoyens et les élus du peuple ». Et pour cette seconde édition, la rencontre a réuni, au-delà des députés, des représentants des bailleurs, des démarcheurs ainsi que des notaires.
Les intervenants étaient unanimes sur un certain nombre de points. D’abord, tous estiment que le loyer est cher en Guinée. Ensuite, ils s’accordent également à admettre que le secteur baigne dans une anarchie totale, ce qui laisse en particulier à chaque bailleur le soin de fixer le prix de son habitation à sa guise et selon ses seules humeurs. Quant à la proposition de loi élaborée sous la 8ème législature, beaucoup trouvent qu’elle mérite d’être amendée afin de lui permettre notamment d’aborder la question dans toute son exhaustivité. En effet, « dans la proposition de loi dont il était question, nous avons regretté que le prix des terrains n’ait pas été abordé. Or, tout le monde sait qu’aujourd’hui, ce n’est pas évident d’avoir un terrain à Conakry. Et quand le prix du terrain augmente, cela fait partie des facteurs qui influencent le prix du loyer », relève Lamine Kourouma, le responsable communication du Collectif pour la règlementation du loyer en Guinée. Il salue néanmoins le travail qui a été fait. Il se félicite également de la décision de faire de cette question un sujet de débat de la deuxième édition du Afterwork politique. Lamine Kourouma qui suggère toutefois que les élus locaux et les chefs de quartiers soient associés aux discussions relatives à la question du loyer en Guinée. « Ils sont plus proches des citoyens, s’ils sont impliqués, cela permettra une meilleure appropriation de loi qui découlera du processus. Conséquemment, son application en sera facilitée », estime-t-il en effet.
Quant à lui, l’honorable Habib Baldé, un des initiateurs de la proposition de loi n’ayant pu être adoptée durant la 8ème législature, se dit heureux de relancer le débat. Un débat d’autant plus pertinent à ses yeux qu’il résulte d’un constat unanime quant à la cherté du loyer en Guinée. « Ce thème part du constat que chacun de nous vivons par rapport à cette cherté du loyer, du fait de l’anarchie qui prévaut dans le secteur ». Par ailleurs, il espère que la nouvelle dynamique pourra déboucher sur l’adoption de la loi pour ainsi en finir avec l’anarchie. Et son espoir, il le justifie en premier lieu par le nouveau leadership à la tête du parlement et incarné par Amadou Damaro Camara. Mais, au-delà, « vous avez également tous ces jeunes parlementaires qui ont envie qu’on retienne d’eux davantage des députés ayant fait des propositions de lois que des députés qui se bornent à adopter des projets de lois (…) chacun a envie qu’on puisse retenir de nous, des députés dont les initiatives ont permis de résoudre des problèmes réels des citoyens », assure-t-il.
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