Le 12 mars 2020, la Guinée annonçait officiellement l’apparition de la pandémie du Covid-19 sur son territoire. Suite à cette annonce, les libertés des citoyens – déjà éprouvées par la répression des manifestations sociopolitiques – se sont vues davantage se faire réduire. Une situation que les défenseurs des droits humains ne cessent de dénoncer.
Un an après le début de l’épidémie en Guinée, Ledjely.com est allé à la rencontre de Mamadou Cellou Bah, secrétaire administratif de la Coordination des organisations de défense des droits humains (CODDH) pour faire un état des lieux de la situation des droits de l’homme ainsi que de leurs défenseurs en Guinée.
Pour Mamadou Cellou Bah, l’apparition de la pandémie a entraîné beaucoup de situations non reluisantes en matière de droits de l’homme en Guinée. Les tueries à Coyah et à Dubréka lors de manifestations contre les barrages Covid-19, en mai 2020, les restrictions de liberté d’aller et de venir avec l’état d’urgence sanitaire, la fermeture des frontières – augmentant le lot de pauvres dans le pays – ainsi que l’arrestation de nombreux activistes des droits humains sont autant d’atteintes aux droits de l’homme qui ne passent pas inaperçues pour lui. “La situation sociale et économique du pays est très très difficile et le guinéen lambda vit difficilement. Nous avons constaté aussi que plusieurs activistes des droits de l’homme sont victimes d’arrestations tous azimut, des kidnappings (…) Partout en Guinée, la sécurité humaine est devenue très préoccupante (…) Tous ces cas n’honorent pas les droits de l’homme et récemment ce sont les États Unis et l’Union européenne qui ont sorti des déclarations tendant à assombrir la situation dans notre pays. Les États-Unis viennent de classer la Guinée comme étant un État où les violations des droits de l’homme sont devenues récurrentes et très préoccupantes. Nous sommes très très préoccupés par cette situation », a-t-il confié.
Et pour améliorer cette situation, les défenseurs des droits humains comptent entreprendre plusieurs actions, en plus de ce qu’ils font déjà sur le terrain. Ce sont entre autres des interpellations, des déclarations et des propositions de sorties de crises, de solution en plus du réseautage pour avoir plus d’impact dans leurs actions. “Nous faisons des rapports d’interpellations que nous déposons dans le cadre de nos activités auprès des organismes habilités, les Nations-Unies, le Haut-commissariat des droits de l’homme… On n’est pas là en tant que société civile. On interpelle mais aussi on fait des propositions et parfois même nous participons à l’éducation, à l’information (…) Nous participons activement à la recherche de solutions et à l’apaisement des tensions. Nous lançons des alertes précoces quand nous constatons la situation s’envenimer. Nous lançons des appels précoces à la paix, à la non-violence et tant d’autres », a souligné le secrétaire de la CODDH.
Elisabeth Zézé Guilavogui