Il y a quelques jours, Ledjely.com avait publié le témoignage d’un voyageur ayant réussi à se procurer d’un certificat de test PCR, sans s’être soumis audit test. Mettant à nu la corruption et le trafic de document autour de l’obligation de se soumettre au test imposée à ceux ceux désirent sortir de la ville de Conakry. A en croire notre source, avec 100 000 francs guinéens, on se procurer du précieux sésame. Interrogé par un reporter de notre rédaction, en marge de la cérémonie de réception d’un lot de vaccins Covax ce dimanche 11 avril 2021, Dr Sakoba Keita, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), n’a pas nié les faits. Il impute ces écarts à des brebis galeuses comme on en a dans tous les secteurs. Mais pense néanmoins qu’aussi bien les agents qui se laissent soudoyer que ceux qui les soudoient doivent être condamnés.
C’est avec une certaine banalisation que le DG de l’ANSS aborde le sujet. « Dans toute œuvre humaine, il y a des esprits malins qui créent toujours des contournements ». « Il n’y a pas d’œuvre parfaite, sinon même dans la circulation ,il y a des gens qui savent qu’on ne doit pas circuler à gauche, mais ils circulent à gauche. Il y a des gens qui contournent notre système », confie-t-il. Neanmoins, « je condamne et les quelques cas qu’on m’a signalés, j’ai pris mes responsabilités, j’ai exclu ceux-ci dans notre réseau et je les ai mis à disposition des services de sécurité », annonce-t-il.
Notre témoin anonyme nous avait rapporté que le montant à verser à libérer une fois que le demandeur du certificat est en possession de ce dernier. Il avait ajouté que tout cela se passait à l’intérieur d’un réseau très fermé et à l’intérieur duquel la discrétion est de rigueur. Aussi, Dr. Sakoba pense que les médias peuvent aider à lutter contre ces comportements en dénonçant ceux qui les adoptent. « Chaque fois que vous prenez un cas, vous nous signalez et on va le mettre à la disposition des services de sécurité qui pourront les arrêter ».
Invité à nous donner le nombre de fraudeurs jusqu’ici interpellés, il répond: « je ne peux pas vous donner le nombre exact, mais déjà il y a au moins trois à quatre personnes qu’on a eu a exclure de nos rangs pour avoir utilisé ces méthodes frauduleuses ».
Poursuivant, il condamne non seulement les « agents mais aussi tous les voyageurs qui utilisent la corruption de ces agents pour pouvoir se procurer de ce certificat ». .
Ali Mohamed Nasterlin
