Sans qu’on ne sache pour quoi, le sujet relatif à la fermeture de la frontière entre d’une part, la Guinée et le Sénégal, et de l’autre, entre la Guinée et la Guinée Bissau, s’est invité au procès du journaliste Amadou Diouldé Diallo qui se tenait ce mardi 13 avril au Tribunal de première instance de Dixinn. Et fidèle à lui-même, notre confrère a dit ne pas comprendre les raisons de cette double fermeture. D’autant qu’à ses yeux, aucun indice ne vient corroborer les allégations de menaces sécuritaires que mettent en avant les autorités.
« Pourquoi avez donné une connotation péjorative à la fermeture des frontières« , telle est la question que le procureur Sidy Souleymane N’diaye a posée à Amadou Diouldé Diallo. Et de notre confrère, sans se laisser démonter, de répondre: « A ce que je sache, il n y a pas eu d’attaque djihadiste au Sénégal et en Guinée Bissau. C’est au Mali et en Côte d’Ivoire qu’il y a eu d’attaque djihadiste. Alors je ne vois pas de raison qu’on ferme les frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau ».
Ceci étant, le procureur Sidy Souleymane N’diaye lui-même admet qu’on ne peut pas envisager une peine d’emprisonnement à l’encontre d’Amadou Diouldé Diallo. Aussi, dans sa réquisition, il déclare notamment: « Il est incongru sur la sémantique d’envisager la dépénalisation de la liberté de la presse. La loi sur la liberté de la presse ne comporte pas d’emprisonnement mais plutôt d’amende. Nous demandons au tribunal de le retenir dans les liens de la prévention pour offense au chef de l’État et de le condamner au paiement d’une amende de cinq millions GNF« . Voilà qui laisse croire que notre confrère n’en a plus pour longtemps en taule.
Ibrahima Kindi Barry