Récemment, les autorités guinéennes – à leur tête le président Alpha Condé – ont annoncé le réajustement du prix des produits pétroliers dès après le mois du ramadan (entamé avant-hier mardi). Une décision qui pourrait avoir des graves conséquences économiques sur les citoyens qui font déjà face à une hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité.
Invité tout à l’heure de l’émission On refait le monde sur les antennes de Djoma Média, Cellou Dalein Diallo a qualifié cette volonté du pouvoir en place de manque de vision et d’humanisme. « Nous sommes dans une crise aiguë où l’ensemble des gouvernements du monde cherchent à assister [leurs citoyens] pour faire passer la crise. Le prix du carburant a un impact sur l’ensemble des prix, notamment les prix des denrées de première nécessité. Aujourd’hui, dans le prix à la pompe, l’Etat et ses démembrements prélèvent près de 2500 francs guinéens sur les 9 000 francs guinéens le litre, impôts et taxes divers ; et 2 495 francs guinéens au niveau du gasoil (…) Ce n’est pas juste. Aujourd’hui, avec déjà l’état de nos infrastructures, pour envoyer une tonne de riz à N’Zérékoré vous êtes obligés de payer plus de 500 000 francs, alors que ça coûtait 400 000 francs il y a quelques années. Parce que la route se dégrade. Dès que vous faites deux voyages, vous êtes obligés de changer de pneus. Les lames du ressort qui coûtaient 400 000 francs, aujourd’hui elles coûtent 1 500 000 francs. Or, après chaque voyage sur cette route, vous êtes obligés de changer les lames du ressort. Alors lorsque vous augmentez le prix du carburant, l’impact sur l’ensemble du prix des denrées de première nécessité sera très fort. Donc, je ne vois pas dans le contexte de crise là quelle est la justification qui a amené le gouvernement qui prélève déjà près de 2 500 fg sur chaque litre [vendu à la pompe]. Je ne vois pas comment on peut justifier cette mesure dans le contexte actuel de crise », a indiqué le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Balla Yombouno