Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux cette semaine, le chef de file de l’opposition à l’Assemblée nationale – issue du double scrutin controversé du 22 mars 2020 – ne décolère pas contre le président Alpha Condé qui, estime-t-il, refuse de lui donner le montant que lui confère son statut. Pour Mamadou Sylla, le chef de l’Etat a l’intention de mettre fin au budget du chef de file de l’opposition.
Et pour aller plus loin dans son raisonnement, le businessman converti en politicien pense que celui-ci pourrait faire recours à la majorité quasi absolue dont le RPG/Arc-en-ciel dispose au parlement pour faire passer une loi mettant fin au décaissement de ce montant qui se chiffre à plusieurs milliards de francs guinéens par an. « Je sais qu’aujourd’hui le RPG a près de cent députés à l’Assemblée nationale. Le président Alpha Condé peut modifier [la loi sur le budget du chef de file de l’opposition]. C’est cela que je vois venir. Le budget du chef de file de l’opposition n’est mentionné dans aucune des projets de loi que je détiens. Il n’est mentionné nul part. Le président [Alpha Condé] n’a pas la bonne foi de régler ou d’ordonner la mise à disposition du budget. Mais ce n’est pas que le budget du chef de file de l’opposition seulement, toutes les institutions ont aussi le même problème. Il y en a d’ailleurs qui n’ont pas de véhicules de fonction », dénonce le leader de l’Union démocratique de Guinée.
Et ce n’est pas la première fois que le décaissement des fonds attribués au chef de file de l’opposition se heurte à des difficultés. Le principal adversaire du président Condé, Cellou Dalein Diallo, avait été également confronté pendant la huitième législature au même problème que celui qu’est entrain de vivre aujourd’hui Mamadou Sylla. Bien que prévu par une loi adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président Alpha Condé, l’ancien Premier ministre n’avait reçu que quelques fois son budget. Puis, le régime en place l’a bloqué jusqu’à la fin de la mandature.
Ibrahima Kindi Barry