La saliculture est l’une des activités les plus développées en Basse-Guinée. Elle est pratiquée principalement par des femmes. Et celles des îles Tristao, précisément au district de Katchek, au nord-ouest de la Guinée, ne font pas exception. Après les travaux champêtres pendant la saison des pluies, elles se tournent vers cette activité durant (presque) toute la saison sèche.
Aujourd’hui, avec des techniques innovantes, ces mères de famille se tirent de mieux en mieux d’affaire grâce à cette activité. « Si nous faisons ce travail, c’est pour subvenir à nos besoins et surtout pour ne pas s’asseoir à la maison bras croisés. Avant, à pareil moment nous partions en mer pour faire la pêche. Mais depuis que nous avons connu la saliculture, nous exerçons cette activité. Nous pouvons dire que nous gagnons beaucoup de sel. Nous n’avons pas d’autres activités en cette saison, nous consacrons tout notre temps cette année à la saliculture. Et nous sommes maintenant capables de produire une très grande quantité de sel en peu de temps », se félicite Oumou Kassop davant une grande quantité de sel qu’elle vient d’extraire.
Si avant les femmes passaient plus de temps à faire bouillir l’eau de sel venant des saumures, désormais cela est un lointain souvenir pour ces mères de familles. Elles utilisent en effet des bâches pour la faire sécher. Ce qui ne demande pas assez d’effort, comme par le passé. Une méthode que ces femme apprécient à juste titre. « L’avantage de produire du sel sur les cristallisoirs, c’est qu’on économise le bois. Or, le bois qui devrait être utilisé pour chauffer la saumure jusqu’à l’évaporation n’est pas petit. Donc, nous continuons à protéger les ressources contre des éventuelles coupes de bois. L’autre avantage de cette méthode, c’est la diminution de la pénibilité pour les femmes. Par ce que rester à côté du feu tout le temps pour surveiller, ou à chauffer, ce temps peut être consacré à autre chose. Une fois que les cristallisoirs sont remplis, elles peuvent vaquer à d’autres occupations. Le soir, elles n’auront plus qu’à venir récolter le produit fini », explique Aboubacar Soumah, coordinateur du projet PRCM et spécialiste des questions de développement durable sur les îles Trisatao.
A travers la méthode de travail avec les cristallisoirs, ces femmes de la communauté produisent plus de résultat dans la fabrication du sel de consommation. Plusieurs tonnes de sel y sont produites chaque mois. Une méthode qui lutte non seulement contre la déforestation de l’écosystème dont la destruction de la mangrove, mais aussi contribue à l’augmentation de leurs revenus.
Aliou Diallo