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Dr Mohamed Lamine Diallo explique pourquoi c’est auprès de sa direction qu’il faut s’acquitter de la Zakat

Beaucoup sont les musulmans qui préfèrent eux-mêmes distribuer leur Zakat. Pourtant, les bénéficiaires de la Zakat doivent répondre à des critères spécifiques sans lesquels la Zakat n’est pas fiable. D’où la nécessité de passer par l’instance habilitée à le faire. Mieux, cela permettra à ces derniers de monter des microprojets à l’intention desdits bénéficiaires afin de permettre aux receveurs de la Zakat de devenir prochainement « des donneurs de Zakat ». C’est ce que nous a confié Dr Mohamed Lamine Diallo, le directeur national de la Zakat et du Waqf, au cours d’un entretien accordé au Djely.

Dans ses propos, Dr Mamadou Lamine Diallo a expliqué que c’est suite à des expériences vécues par un certain nombre de religieux dans des pays tels que l’Arabie Saoudite, le Maroc, la Malaisie, l’Algérie ou encore le Soudan que le Waqf et la Zakat ont été institutionnalisés, à travers la création d’une direction générale commune en 2017. « Cela ne veut pas dire que les Guinéens ne paient pas la Zakat, ou ne font pas le Waqf. S’il y a une notion nouvelle, c’est peut-être le Waqf. Mais le fait de l’institutionnaliser a beaucoup d’avantages, notamment le fait de changer la manière traditionnelle de donner la Zakat », a-t-il expliqué à l’entame de son intervention, précisant que les fidèles mettaient avant leur Zakat de côté, qu’ils donnaient graduellement soient à toute personne qui vient à leur porte pour demander de la charité, des visiteurs, des malades ou des cotisations d’ordre social.

Poursuivant, le directeur national de la Zakat et du Waqf a expliqué que cette manière de donner la Zakat ne permet non seulement pas de lutter durablement contre la pauvreté, mais ne respectent pas les huit catégories de bénéficiaires citées à la sourate 9 verset 60 du Coran. « Quand vous donnez 10 000 GNF à quelqu’un qui vient vous dire Fi’sabililahi, vous savez que ça ne lui suffit même pas pour la journée, c’est une façon implicite de lui dire encore de revenir demain, après-demain… C’est une façon de l’assujettir à l’oisiveté. Or, ce n’est pas cela l’objectif de la Zakat », a-t-il souligné.

C’est pourquoi la direction a jugé nécessaire de s’orienter vers le montage des microprojets. « Il y a des gens qui sont aujourd’hui dans notre société, Dieu sait combien ils sont nombreux, qui ont des besoins incompressibles : qui ne mangent pas à leur faim, ils n’ont pas d’habits, ils sont malades couchés à la maison parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter une ordonnance ou même de faire une consultation (en amont). Donc, ce genre de personnes, il faut une aide directe et urgente ; ça c’est le premier volet de nos activités. Le second volet c’est que parmi les ayant droits de la Zakat, il y en a qui sont mentalement et physiquement bien, tous ce qui leur manquent ce sont les moyens et l’esprit de l’entrepreneuriat », a-t-il fait constater.

Toutefois, selon lui, cette direction ne compte que sur la contribution des citoyens pour y parvenir, qui se trouve pour le moment inférieur aux besoins. « En 2020, on a mobilisé 200 millions GNF de la Guinée jusqu’à l’étranger pour des soins d’une lycéenne qui est tombée gravement malade, au point d’arrêter des études. Ses parents ont tellement dépensé de l’argent que sa maman qui était commerçante a perdu tout son fonds de commerce dans ses soins. Malheureusement, elle a succombé avant qu’on entre en possession de ce fonds. Mais malgré son décès, on n’a pas abandonné la famille : on a fait un forage à l’intention de la fille qui est décédée dans le cadre d’un volet de la bienfaisance qu’on appelle ‘sadakafidjaria’ (œuvre qui continue à vous servir après votre décès), on a trouvé aussi un fonds de commerce pour sa maman, puis un terrain sur lequel on a construit un bâtiment », a indiqué Dr. Mohamed Lamine Diallo, assurant que les donateurs ont la possibilité de participer à tous le processus de redistribution, mais aussi d’apporter éventuellement la liste des personnes qu’ils veulent aider. Ce qui permettrait à ces derniers qui répondent aux critères de bénéficier de l’apport de tous les autres donateurs.

A noter que la Zakat représente 2,5 % des avoirs de toute personne ayant possédé l’équivalent de 80 grammes d’or en une année, soit 40 000 000 GNF, à ce jour. La Zakat doit être donnée au profit de 8 catégories de personnes à savoir les pauvres (ceux qui n’ont pas la moitié de ce qu’il leur faut pour vivre décemment), les indigents (celui qui a plus de la moitié de ce qu’il doit avoir pour vivre décemment), les fonctionnaires de la Zakat, les personnes « dont les cœurs sont à gagner à l’islam » (ceux qui veulent se convertir à l’islam ou dont la foi n’est pas stable), les personnes à affranchir, celles qui sont lourdement endettés, celles qui travaillent dans le chantier d’Allah (mosquées) et les voyageurs en détresse.

Hawa Bah

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