109e sur 180 pays évalués, c’est le rang qu’occupe la Guinée dans le classement mondial annuel de la liberté de la presse, publié ce mardi 20 avril par Reporters sans frontières (RSF). Une place de gagnée, comparativement à l’an 2020 où elle avait été classée 110e. Pour en parler, la rédaction du Djely a rencontré certains acteurs de la presse guinéenne pour recueillir leurs avis sur ce classement.
Le président de l’Union des radios et télévisions libre de Guinée (URTELGUI), Aboubacar Camara se dit satisfait du classement de Reporters sans frontières, mais estime que le pays peut faire mieux, si la loi L002 sur la liberté de la presse qui protège les journalistes dans l’exercice de leur métier était respectée… “Toutes les méthodes d’interpellation des journalistes en Guinée ne sont pas en harmonie avec la loi L002. Nous avons un réel problème d’interprétation de cette loi. Cela est constaté avec certains juges et certains procureurs de la République guinéens. Nous avons vu des journalistes qui ont été emprisonnés alors qu’ils étaient dans l’exercice de leur métier, d’autres sont menacés. Tout cela ne favorise pas le classement de la Guinée. La chose importante est que la Guinée pourrait faire mieux, mais cela dépendra de la bonne volonté politique que les acteurs publics auront à avoir sur la loi L002 », a-t- il estimé.
La secrétaire générale du Syndicat professionnel de la presse privée, Diaraye Guirassy pense pour sa part que les journalistes eux-mêmes pourraient aider à améliorer le classement de la Guinée. “Reporters sans frontières a toujours épinglé la Guinée par rapport à la liberté de la presse. Si cette année elle avance d’un point, on ne peut que s’en réjouir même si on sait que le pouvoir n’a jamais été tendre envers la presse et que des journalistes sont toujours intimidés dans ce pays malgré la loi L002. Il faut aussi interpeller les journalistes sur leur sens de responsabilité morale, leur rappeler le respect la déontologie du journalisme. Ce n’est pas parce que la loi L002 existe qu’il faut faire du n’importe quoi. Il faut que les journalistes fassent la différence entre la loi sur la cybersécurité et la loi sur la liberté de la presse. Si cela se rajoute au combat que mène le Syndicat professionnel de la presse privée et les associations de presse, la Guinée aurait un meilleur classement », a-t-elle expliqué.
Asmaou Diallo