Depuis plus de cinq mois, plusieurs opposants dont des responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) sont incarcérés à la Maison centrale de Conakry. Pendant que certains sont accusés de troubles à l’ordre public, d’autres sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Une accusation que Joachim Baba Millimouno, membre de la cellule de communication de l’UFDG, est loin de partager.
Selon lui, sans preuves, ses pairs ne peuvent être désignés coupables d’un quelconque délit. « On le accuse de motifs grotesques, de fabrication et de détention d’armes ainsi que d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Pourquoi le ministre de la Justice ne montre pas l’atelier de fabrication d’armes ? Pourquoi il n’exhibe pas les preuves, les scellés ? Pendant toutes les audiences préliminaires, les avocats ont demandé que les scellés soient présentés. Il n’en est rien », s’est insurgé ce cadre de l’UFDG.
Pour lui, tout ce manque de preuves pouvant les retenir dans les liens de la culpabilité devrait contribuer à leur relaxe pure et simple. « Pourquoi continue-t-on à les garder en prison ? Six mois après leur arrestation, c’est le chef de l’exécutif qui annonce détenir des preuves contre eux. Pendant ce temps, on refuse aux gens d’aller se faire soigner. Ça c’est de la criminalité », a dénoncé Joachim Baba Millimouno.
Comme beaucoup d’autres détenus, plusieurs cadres de l’UFDG et de l’opposition au gouvernement actuel sont en prison, sans aucun procès. Les avocats des détenus de l’UFDG ont d’ailleurs récemment fait une déclaration dans laquelle ils demandent la tenue rapide de leurs procès.
Elisabeth Zézé Guilavogui