Au sortir d’une réunion tenue, ce mardi 27 avril au ministère de l’Action sociale, une entente a été trouvée entre le département et les représentants des personnes vivant avec handicap pour l’indemnisation des victimes de l’opération de déguerpissement entamée hier lundi aux alentours du ‘pont 8 novembre’, à la rentrée de la commune de Kaloum. Opération, rappelons-le, qui a été menée avec force par les agents des services de sécurité.
Alors que les personnes vivant avec handicap chassées des lieux la vieille ont très tôt campé devant le bâtiment du gouvernorat de la ville de Conakry, ce mardi 27 avril, pour protester contre la descente musclée des forces de l’ordre, au niveau du pont 8 novembre, détruisant leurs campements, une entente a été trouvée entre le ministère de l’Action sociale, le gouvernorat et les représentants des victimes.
Selon Moussa Traoré, directeur national de l’Action sociale, joint au téléphone par Ledjely.com, un recensement est envisagé pour indemniser ces personnes vivant avec handicap, victimes de cette opération de déguerpissement. « Il y a certains d’entre eux qui ont des métiers. Donc, en fonction de chaque corps de métier, nous allons essayer de les autonomiser en leur donnant des équipements. Comme c’est le mois de Ramadan aussi, nous allons essayer de les accompagner, parce qu’ils ont dit que leurs denrées qu’ils avaient, ont toutes été détruites. Nous allons les assister à ce niveau aussi », a-t-il annoncé.
Cependant, précise M. Traoré, pour le moment, les personnes vivant avec handicap concernées par cette opération de déguerpissement doivent quitter les lieux. « Ils ne doivent pas rester là-bas. Chacun doit rejoindre chez soi. Le temps pour nous de faire ce recensement et d’avoir la situation en main dont notre ministre a pris l’initiative d’appeler le gouvernement pour que, pour le moment, on essaye de surseoir les opérations de déguerpissement à leurs endroits jusqu’à ce que nous puissions mettre en place toutes les dispositions nécessaires à leur indemnisation », a précisé le directeur national de l’Action sociale.
En ce qui concerne les opérations de racket par les forces de l’ordre dont certaines victimes ont évoqué, Moussa Traoré a assuré que des dispositions sont entrain d’être prises pour que cela ne se reproduise plus.
Pour sa part, François Dopavogui , président de la Fédération guinéenne des associations des personnes handicapées (FEGUIPAH), a déploré le fait que cette opération ait été menée sans que son organisation ne soit informée au préalable. « Nous n’avons pas été informés, à la base, de cette opération de déguerpissement. Ni le ministère de l’Action sociale, ni le gouvernorat ne nous a informés. Sinon, on aurait pu quand même prendre des dispositions pour que ces personnes vulnérables ne subissent pas la violence des agents », a-t-il souligné lors d’un entretien téléphonique accordé au Djely.