La grève des huissiers de justice de Guinée, qui ont bénéficié de la solidarité l’Ordre des avocats, est loin de connaître son épilogue. Dans la ville de Kankan, le boycott des audiences par les avocats fait de grands bruits. En effet, plusieurs citoyens s’inquiètent de la situation carcérale des détenus qui continuent leur séjour derrière les barreaux, certains sans jugement. Face à cette situation, un avocat invite les détenus à la patience.
Plus de deux semaines après le début de la grève des huissiers de justice guinéens, les audiences criminelles prévues à Kankan – tout comme dans les autres cours et tribunaux du pays – sont reportées ultérieurement. Une situation qui agace les détenus, leurs proches et mêmes certains citoyens. D’autant que le temps d’attente des personnes en détention provisoire devient plus long.
Pour Me Mohamed 2 Kourouma, avocat inscrit au Barreau de Guinée, ce boycott ne doit pas agacer les citoyens. « Nous connaissons très bien les difficultés des détenus. Certains devaient comparaître depuis des jours pour être libérés ou condamnés, mais avec le boycott décidé par les avocats, tous les procès sont suspendus. Qu’à cela ne tienne, ayons à l’idée que cette difficulté est temporaire et notre combat veut résoudre définitivement les difficultés auxquelles ces détenus sont confrontés. Imaginez qu’un justiciable qui a un problème se dirige vers la justice et que celle-ci tranche sur son problème et il y a une décision de justice qui est rendue, en principe cette décision doit être exécutée et si ce n’est pas le cas, la procédure n’a pas de sens. Il y a plusieurs détenus qui ont des décisions de justice mais ils restent toujours en prison. A court terme, ils ne comprendront pas notre démarche mais si le problème est résolu, ça sera dans l’intérêt de tous les justiciables », assure-t-il.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com