C’est cette nuit, du 2 au 3 mai 2021, que les fidèles musulmans entament les dix derniers jours du mois de ramadan. Conformément aux prescriptions islamiques, ils sont appelés à faire des prières nocturnes en vue de rechercher « La nuit du destin ». Généralement, ces prières nocturnes se font dans les mosquées.
Mais en raison du couvre-feu en vigueur dans le Grand Conakry dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, les fidèles ne sont pas autorisés à se retrouver dans les mosquées de la capitale guinéenne pour prier. Ainsi, le Secrétariat général des Affaires religieuses appelle les musulmans prier depuis leurs maisons. C’est en substance l’information qui est passée ce dimanche soir dans certaines mosquées de la ville, précisant que des démarches sont entreprises afin de trouver une issue plus favorable à cette situation.
A l’annonce de cette décision, certains fidèles n’ont pas caché leur mécontentement. Eux qui espéraient une autorisation exceptionnelle de pouvoir sortir la nuit pour aller à la mosquée. C’est le cas de Fatoumata Dansoko qui rentre d’une mosquée de la banlieue de Conakry sans masque. « Ils ont gâté notre programme, déplore la jeune femme, la vingtaine révolue. Certains peuvent avoir la paresse de prier seuls pendant des longues heures. Ils auraient dû terminer leurs négociations bien avant et permettre aux fidèles d’aller prier dans les mosquées ».
Fatoumata Diariou Diallo, elle aussi, n’est pas contente de cette décision. « En dehors du ramadan, je me lève la nuit pour prier. Ce qui me dérange, c’est plutôt de ne pas pouvoir bénéficier des avantages de la prière en commun, dans la convivialité entre sœurs et frères musulmans », dit-elle.
Les prières nocturnes de ces dix derniers jours du ramadan étant permises de faire à la maison, Salimatou Bah n’aura pas beaucoup de difficultés avec cette décision. Mais la jeune femme assure qu’elle aurait préféré qu’on autorise les fidèles d’aller prier dans les mosquées. « Les prières surérogatoires ont été rapides ce soir. Je pensais que c’était une manière de libérer les gens pour qu’ils puissent revenir dans les mosquées vers minuit. Je ne m’attendais vraiment pas à la décision appelant les fidèles à prier chez eux. Mais, pour moi, ça ne change pas grand chose, parce que je prie généralement à la maison », explique-t-elle.
Alors que des négociations sont annoncées pour permettre à une issue favorable, beaucoup estiment que cela n’est qu’un prétexte pour calmer la colère des fidèles qui auraient souhaité se retrouver dans les mosquées pour prier.
Hawa Bah