Dans le cadre de la coopération entre l’université de Gamal Abdel Nasser de Conakry, à travers la Faculté des sciences et techniques de la santé, et l’université de Montpellier en France, dix médecins de différentes spécialités ont suivi une formation dans le domaine de la santé globale. Cette formation de six semaines visait à élargir les aptitudes de ces médecins guinéens dans la santé globale. Elle a été sanctionnée par un co-diplôme signé des deux universités. La cérémonie a été présidée par le vice-doyen chargé de la formation.
Au cours d’une rencontre entre les responsables du programme et ses bénéficiaires, ce samedi 15 mai 2021, tenue au Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (CERFIG), dans la commune de Dixinn, à Conakry, plusieurs sujets ont été évoqués, notamment le résultat de cette formation, l’importance du projet, mais aussi la qualité des cours dispensés tout au long de cette deuxième édition de formation en santé globale.
Dispensée par plusieurs professionnels de santé nationaux et internationaux, cette formation a débuté le 5 avril et s’est achevée ce samedi 15 mai ; soit une durée de six semaines. Selon les statistiques données par les responsables du projet, sur vingt-trois recrutés, seulement onze médecins ont pu suivre cette formation. Mais ce sont finalement dix qui ont pu valider le programme pour obtenir leurs diplômes. Quant à la notation, elle allait de 0 à 14 de moyenne.
Dans son discours, le Pr Alioune Camara, responsable pédagogique du diplôme interuniversitaire est revenu sur le but de cette formation. « C’est une occasion pour nous de rappeler ce pourquoi cette formation a été mise en place : c’est afin d’aller au dessus des formations théoriques qui sont obtenues à l’université, pour vous donner des aptitudes à pouvoir intervenir au niveau de la santé publique en Guinée avec des connaissances de haut niveau. La preuve est que la première promotion a pu beaucoup progresser grâce à cette formation et nous souhaiterions que vous aussi, vous puissiez suivre cette même lancée à travers les interventions que vous ferez au niveau de la santé publique pour que vous puissiez relever le niveau de prestation auprès des populations guinéennes », a-t-il lancé aux bénéficiaires de la formation.
Ce programme va permettre à ces médecins spécialisés dans de branches différentes de disposer d’un diplôme interuniversitaires signé par les deux institutions d’enseignement supérieur, l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry (Guinée) et l’université de Montpellier (France). Ce, sur le principe d’un accord entre les deux universités pour non seulement faciliter les échanges et les formations, mais aussi les projets de recherche communs.
Pr Abdoulaye Touré, coordinateur du DIU, a expliqué comment l’idée de cette formation a été trouvée : « Nous avons profité de cet accord entre les deux université pour créer des formations pour que nos collègues qui sont en Guinée, plutôt que de se déplacer pour aller jusqu’en France se faire un diplôme interuniversitaire et revenir, qu’on puisse leur offrir cette possibilité ici ; parallèlement à leurs activités professionnelles et tout en étant avec leurs familles et avoir un diplôme qui est reconnu aussi bien par la Guinée que la France ».
Le professeur a poursuivi son intervention en soulignant que d’après un constat fait sur l’évolution du niveau des apprenants, il a été remarqué que la formation a eu un « impact très positif ». « Ça a permis à beaucoup de ceux qui étaient à la recherche d’emploi, d’en trouver. Ceux qui étaient en train de travailler, d’en progresser également. Et donc cela nous a encouragé à poursuivre l’aventure », a-t-il ajouté, satisfait des résultats obtenus. Et de souligner : « Cette deuxième cohorte a été faite dans un contexte très particulier [car] nous sommes dans un contexte de Covid-19. Nous étions à deux doigts d’annuler la formation et attendre… »
Du côté des bénéficiaires de cette formation, la satisfaction est aussi immense. C’est le cas de Abdoul Gadiri Diallo qui a témoigné que le contenu des cours était à un niveau élevé. « Nous avons passé ces cours dans un climat de joie, où nous avons partagé des expériences différentes et surtout nous avons beaucoup appris. On avait un point commun pour l’ensemble du groupe, nos analyses et nos réflexions étaient centrées sur l’être humain dans le domaine de la santé. Mais après cette formation, aujourd’hui, nos réflexions vont au-delà des êtres humains. Donc, c’est un point fort que je retiens de cette formation. D’autre part aussi, nous sommes venus avec des professions avec des expériences différentes, mais aujourd’hui, on a une connaissance sur les épidémies, sur les maladies infectieuses de façon globale », a ajouté le désormais diplômé du programme.
Ali Mohamed Nasterlin