Dans un courrier adressé au gouvernement guinéen, en date du 12 mai 2021, Josep Borrell Fontelles, haut représentant et vice-président de la Commission européenne, a demandé au pouvoir de Conakry de reprendre le dialogue politique, en particulier avec le principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Une lettre qui continue de susciter des réactions chez les acteurs politiques en Guinée. Au cours d’un point de presse animé ce samedi 15 mai 2021 à son domicile, Mamadou Sylla, chef de file de l’opposition à l’Assemblée nationale et président de l’Union démocratique de Guinée (UDG), s’est exprimé sur cette lettre envoyée par l’organisation européenne qui est l’un des partenaires privilégiés de la Guinée à l’extérieur.
Dans son intervention, Mamadou Sylla a salué la démarche de l’Union européenne qui, selon lui, va faciliter le dialogue entre les acteurs politiques guinéens. Cependant, il a regretté qu’il n’ait pas été écouté quand il avait proposé le dialogue lors de sa série de visites qu’il avait effectuée en début d’année auprès de responsables politiques et de leaders d’opinion. « Je pense, après tout, que c’est mon rôle en tant que chef de file de l’opposition de faciliter le dialogue entre les acteurs politiques. J’ai beaucoup souhaité qu’on commence par le dialogue, car j’ai fait le tour à la rencontre des acteurs et même du chef de l’État pour faciliter le dialogue, mais je n’ai pas été entendu, alors qu’il ne fallait pas qu’on attende les autres (Union européenne, ndlr) nous imposer ces genres de choses. C’est vraiment regrettable. Si j’avais été écouté dès le début, on aurait déjà fini ce dialogue-là. Je pense aussi pour que ce dialogue soit possible, on doit regarder les Guinéens en premier. On doit avoir pitié de notre population qui paie le prix [de cette crise politique] », a estimé l’homme d’affaires converti dans la politique.
A l’occasion de ce point de presse, le leader de l’opposition au parlement guinéen (avec quatre députés) a annoncé la convocation de son cabinet mardi prochain, 18 mai 2021 à partir de 14h, pour une réunion de concertation afin de pouvoir se “prononcer officiellement » sur le courrier envoyé par l’Union européenne.
Ali Mohamed Nasterlin