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CONGO : Sassou Nguesso vole-t-il au secours de son fils ?

Du Congo-Brazzaville que dirige depuis trop longtemps Denis Sassou Nguesso, rien ne devrait plus étonner, ni offusquer. Cependant, l’entrée de Denis Christel Sassou Nguesso, dans le tout nouveau gouvernement du cinquième mandat que vient de s’offrir le président congolais est quelque chose qui intrigue. Certes, le fils de Sassou Nguesso a fait des études notamment en France et revendique une certaine expérience professionnelle en particulier celle qu’il a engrangée en travaillant à la très juteuse Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Mais son arrivée dans le gouvernement ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de ceux qui redoutent une succession dynastique dans cet autre pays. Surtout que le portefeuille dont il hérite semble avoir été taillé exprès pour lui. A moins que cette nomination ne soit une stratégie dont voudrait user son père pour mettre son trublion de fils hors de portée de la justice internationale. En effet, trainant une réputation pas très flatteuse, Denis Christel est cité dans de nombreux scandales en rapport avec sa gestion dans le secteur du pétrole. C’est même peut-être les deux à la fois. Quoi qu’il en soit, avec cette nomination, Denis Sassou Nguesso confirme qu’il n’est pas prêt à changer, même après un cumul de 37 ans à la tête du pays.   

Sassou, un souverain absolu

Le Congo, Denis Sassou Nguesso, 78 ans, en est le souverain absolu. Grand vainqueur déclaré de la présidentielle du 21 mars 2021, avec plus de 88 % des suffrages, il vient d’entamer son cinquième mandat à la tête du pays. Ne redoutant donc rien d’une opposition qu’il a fini par réduire à sa plus petite expression, il peut s’autoriser tout. Y compris le fait de nommer son fils Denis Christel Sassou Nguesso au poste de ministre de la Coopération internationale et du Partenariat public-privé. Bien sûr, ce n’est pas que le lien avec un président de la République confère de facto le statut de ‘’banni’’ des postes de responsabilité. Mais tout de même, dans le cas du Congo, le fils Sassou traine tellement de casseroles qu’en l’appelant dans le gouvernement, c’est comme si son père narguait ses compatriotes. Député de la circonscription d’Oyo depuis 2012, Denis Christel ne se distingue pas en effet que par la pertinence des propositions de loi qu’il fait voter à l’Assemblée nationale. Sa réputation plutôt sulfureuse, lui vient davantage des millions de dollars américains qu’il est accusé d’avoir détournés au détriment des caisses congolaises.

Denis Christel et les scandales

Les premières accusations à son encontre remontent à 2007. A l’époque, l’ONG Global Witness l’accusait d’avoir détourné une partie des recettes de la SNPC. Puis, nos confrères de Mediapart, s’appuyant sur des documents d’enquêtes relatives aux biens mal acquis du président Denis Sassou Nguesso et de son entourage, révèlent des achats de vêtements de luxe de la part Denis Christel et établissent le lien avec des voitures et un hôtel particulier à Neuilly-Sur-Seine. Des accusations du même genre sont également formulées à son encontre à partir de Genève. Il est même nommément cité dans les enquêtes des Panama Papers. Bref, celui que le président Denis Sassou Nguesso vient de nommer au poste de ministre de la Coopération internationale et du Partenariat public-privé, n’est pas l’incarnation de la gestion vertueuse et responsable des ressources de son pays. Son seul atout (et il n’est pas négligeable) ? C’est le fait d’être fils de son père de président. Un statut qui peut lui permettre d’échapper à des poursuites consécutives aux nombreux scandales qu’il traine dans son sillage. Mais surtout un statut qui peut lui donner le droit de succéder à son père qui commence manifestement à envisager cette option de manière sérieuse. Et c’est dire que le scénario qui se joue au Tchad peut se produire au Congo. Comme on peut du reste également l’envisager au Cameroun ou encore en Guinée équatoriale.

Boubacar Sanso BARRY

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