Le 12 juin dernier, l’humanité célébrait la journée internationale de lutte contre le travail des enfants. En Guinée, plusieurs enfants se retrouvent encore aujourd’hui dans l’obligation de travailler. Si certains y sont contraints, d’autres le font par manque de moyens ou pour subvenir à leurs besoins.
Salif Camara doit travailler pour pouvoir subvenir ses besoins. La dizaine, il est élève au primaire et est orphelin de mère. Il vit avec sa tante, son petit frère, ses cousins et cousines vers Bambéto. Il rencontre rarement son papa qui réside loin de Conaky avec sa femme et les enfants de celle-ci.
Pour aider sa tante à les nourrir et prendre soin d’eux, Salif se retrouve parfois sur des chantiers de construction malgré son jeune âge. « Je viens quand j’ai le temps ici pour travailler avec mes grands. Parfois c’est eux-mêmes qui m’appellent quand ils ont besoin de moi. En contrepartie, on me paie entre 20.000 et 30.000 Gnf par jour selon le travail que je fais », explique le petit Salif.
Une fois, revenant de son travail, Salif s’est retrouvé en prison. « On m’a enfermé parce que je m’étais retrouvé dans une dispute dans le quartier et les policiers étaient venu là bas. Ils ont demandé à ma tante de payer 300.000 Gnf pour me libérer mais finalement, je suis sortie le même jour sans payer » , nous confie-t-il.
Comme lui, plus de 160 millions d’enfants sont contraints de travailler chaque jour dans le monde, selon un rapport conjoint UNICEF et OIT, soit 8 millions de plus qu’il y a quatre ans. En Guinée d’ailleurs, l’indice des droits de l’enfant est de 4,93/10 donc en dessous de la moyenne pour 43% de la population de 0 à 14 ans selon humanium.org.
Signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant, en 2011, la Guinée a ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Le pays a adhéré quatre ans plus tard au Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.
Malgré tous ces engagements, des efforts restent encore attendus pour protéger les enfants de Guinée et leur assurer un meilleur avenir.
Elisabeth Zézé Guilavogui