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VOL DE BÉTAIL : un bouvier assassiné, des graves accusations portées contre le préfet de Lola !

C’est une scène horrible qui vient de se produire dans la sous-préfecture de Lainé. Cette localité située à 35 kilomètres de la préfecture de Lola a enregistré le week-end dernier un cas d’assassinat d’un bouvier par deux présumés voleurs de bétail. Avec le concours de la population, les deux présumés assassins ont été interpellés, déférés à Lola et mis à la disposition de la justice, mercredi 23 juin. Et dans cette affaire, le patron du bouvier assassiné pointe un doigt accusateur les autorités préfectorales de Lola.

Le cadavre gisant de Ibrahima Sory Diallo – Crédit photo : Niouma Lazare Kamano / Ledjely.com

Ibrahima Sory Diallo, âgé de 35 ans, bouvier de son état, a été froidement assassiné vendredi dernier par deux présumés voleurs de bétail dans une forêt. Rencontré, Aboubacar Sidiki Sagno, l’un des collègues du défunt, témoin oculaire des faits, est revenu sur les circonstances du drame. « Vendredi dernier, on suivait les bœufs pour les faire rentrer dans une forêt. Il y a eu une partie du troupeau qui est restée par derrière. Dès que j’ai constaté cela, j’ai dit à Ibrahima qu’on ne peut pas suivre les animaux à deux et puis les bœufs se perdent. On est trop grand pour ça. Alors je lui ai dit d’aller chercher le reste et moi je vais conduire les autres dans un pâturage. Dès qu’on a fini d’échanger, on a entendu un coup de fusil. Du coup, Ibrahima m’a demandé si quelqu’un n’a pas tiré sur un de nos vaches. Je lui ai dit ça peut être le cas, parce que nous sommes dans une forêt ; donc d’aller vers là-bas regarder s’il peut voir la personne qui a tiré. Puis, on s’est mis à y aller. On a commencé à observer à partir de là où on a vu les premières traces de sang qu’on s’est mis à suivre. Un peu plus loin, on a vu un homme qui s’appelle Nyéréké avec son fils qui étaient derrière l’animal. Son fils avait un fusil. J’ai dit à mon ami Ibrahima que comme je connais ces gens de ne pas les suivre. Mais Ibrahima aille les interpeller. Je lui ai répondu qu’on doit les laisser partir et les dénoncer après car le fils nous avait déjà menacé du fait qu’on ait dénoncé son père pour un cas de vol de bœufs qui avait conduit à son emprisonnement. Ibrahima n’a pas accepté ma proposition, il est allé vers eux. Moi, je me suis caché et dès qu’il leur a dit que c’est eux qui tuent nos animaux, son fils a pointé le fusil sur lui et a tiré. La balle l’a atteint au niveau de la poitrine. Et quand il est tombé, le jeune tireur s’est approché et lui a tiré un second coup. Finalement, il a rendu l’âme », a-t-il relaté.

La vache abattue par les présumés voleurs – Crédit photo : Niouma Lazare Kamano / Ledjely.com

Aussitôt informé, le sous-préfet de Lainé a mis à contribution la gendarmerie afin de traquer les présumés auteurs du crime. « Le drame s’est produit dans la soirée du vendredi dans une forêt qu’on appelle Bonama. Mais ce n’est que le samedi qu’on a été informés. J’ai immédiatement alerté la gendarmerie, les services de santé et l’autorité communale qui se sont rendus sur le terrain. Ils ont vu le corps du défunt, tué par balles. Après les enquêtes, les deux présumés assassins ont été interpellés et conduits à Lola centre », a précisé Moussa Camara.

L’employeur d’Ibrahima Sory Diallo accuse le préfet de Lola, Sékou Touraman Diabaté, d’acharnement. Selon Ousmane Diallo, éleveur, le premier responsable de cette préfecture de la région administrative de N’Zérékoré l’a menacé à plusieurs reprises, allant jusqu’à lui ordonner de quitter la localité. « Un jour, je suis resté à la maison et c’est le sous-préfet de Lainé qui m’a appelé au téléphone pour me dire que le préfet a besoin de moi à son bureau à Lola. J’ai dit ok avec plaisir je vais m’y rendre. Quand je me suis rendu à son bureau, jeudi dernier, le préfet m’a demandé si c’est moi ‘Ben Laden’. Je lui ai dit que je ne suis pas Ben Laden, mon nom est Ousmane Diallo. Il me dit qu’il cherche un certain ‘Ben Laden’, j’ai répondu qu’il n’a qu’à continuer à chercher ‘Ben Laden’. Car, moi, mon nom est Ousmane Diallo. Ensuite, il m’a dit : ‘Ok, j’ai besoin de toi’. Il appelé l’un de ses cadres et la directrice préfectorale de l’Elevage de Lola. Devant eux, il m’a dit qu’il me donne 48 heures pour quitter le territoire de Lola », pointe du doigt Ousmane Diallo.

Ousmane Diallo – Crédit photo : Niouma Lazare Kamano / Ledjely.com

Poursuivant, l’éleveur a porté de graves accusations au préfet de Lola. « Quand j’ai voulu parler, il m’a dit que je ne dois pas parler dans son bureau et moi je lui ai dit que je ne peux pas me taire, il faut que je parle. Quelques instants après, il m’a demandé si je le connaissais. J’ai dit que je ne le connaissais pas. C’est ainsi qu’il m’a dit que c’est lui qui a été à la base de l’abattage de plus de 300 bœufs dans le passé à Kouankan, une sous-préfecture de Macenta. Il m’a demandé si je n’avais pas entendu parler de ça. Il a assuré que c’est lui qui l’a fait. Il m’a menacé. Que si je ne quitte pas Lola, il va finir avec mon bétail. Dès qu’il a fini de dire ça, il a pris son téléphone et appelé devant moi le commandant de la gendarmerie de Lola pour lui dire qu’il me donne 48 heures pour quitter Lola, qu’au-delà de ce délai, ils peuvent aller abattre mes animaux pour manger et qu’il assume les conséquences. Après sa communication avec le commandant, il a aussi appelé le sous-préfet de Lainé où je suis installé pour lui donner les mêmes instructions. Parce qu’il m’a dit de quitter la préfecture et j’ai refusé. Il est arrivé des moments où on a arrêté des personnes qui volaient mes bœufs. Et quand on les a mis en prison, le préfet a ordonné de les libérer », a accusé Ousmane Diallo.

Face à ces graves accusations portées à son encontre, Sékou Touraman Diabaté nie tout en bloc. « Il m’a accusé à tort. Récemment, il est venu dans mon bureau. J’ai dit au maire qu’on a mis un comité de suivi pour l’installation des animaux dans les collectivités ; et à ‘Ben Laden’ d’aller avec le maire et le président pour qu’ils se comprennent. Mais je n’ai jamais dit aux gens de dégager ses animaux. C’est une interprétation [erronée], il l’a deviné lui-même. Je ne lui ai jamais dit ça de bouche à oreille. Il avait même menacé de prendre un avocat contre moi. Et c’est ce que j’attends, parce que même le juge est informé de la situation entre lui et moi », a retorqué le préfet de Lola.

Sékou Touraman Diabaté, préfet de Lola – Crédit photo : Niouma Lazare Kamano / Ledjely.com

Quant aux présumés assassins – qui étaient depuis leur interpellation le samedi dernier dans les locaux disciplinaires de la gendarmerie de Lola – ils ont été mis à la disposition de la justice de Lola, mercredi 23 juin 2021, pour la suite de la procédure.

Affaire donc à suivre…

Niouma Lazare Kamano, de retour de Lola pour Ledjely.com

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