Désigné en juin dernier guide spirituel alors qu’il purge sa peine de prison à la Maison centrale de Kankan, Nanfo Ismaël Diaby pourrait s’estimer vainqueur dans le bras de fer qui l’oppose aux autorités religieuses et judiciaires de la région. En effet, ses adeptes font une tournée dans plusieurs préfectures de la région administrative de Kankan. Lundi dernier, ils ont procédé à l’implantation officielle de la confrérie dans la préfecture de Siguiri.
Venus de Kankan, Mandiana et d’autres contrées de la Haute-Guinée, ces adeptes de la confrérie pilotée par Nanfo Ismaël Diaby, condamné par la justice se lancent dans une opération de séduction auprès des populations locales qu’ils cherchent à convaincre qu’il est tout à fait possible de prier en maninka (alors que jusqu’ici les prières musulmanes se faisaient exclusivement en arabe, la langue dans laquelle le coran a été révélé, ndlr).
Joint au téléphone, un des responsables de cette confrérie revient sur le but de cette tournée. “Nous visons deux principaux objectifs : former nos adeptes sur comment prier en langue maninka et développer l’esprit d’entreprise à leur niveau. Nous estimons qu’il faut que nos coreligionnaires fassent la différence entre la prière et l’activité économique à mener. Aujourd’hui, nous sommes grandement sollicités un peu partout dans la région. Mais en fonction de nos moyens, nous procédons à ces formations et à l’implantation de notre confrérie. Ceux qui ont été formés feront la restitution au niveau de leurs sous-préfectures“, espère Bassabaty Sidibé, précisant que la prochaine étape de ces installations sera la préfecture de Mandiana.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com
