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ECONOMIE : le secteur privé guinéen passé au savon par Ismaël Dioubaté

Le ministre du Budget a saisi l’occasion du débat sur le Code général des impôts (CGI) tenu récemment à l’Assemblée nationale, pour dire ce qu’il pense du secteur privé guinéen. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les opérateurs économiques guinéens n’inspirent pas confiance à Ismaël Dioubaté. Partisans du moindre effort et potentiellement portés sur les complaintes et les récriminations, ils ne subsisteraient que par les marchés de l’Etat. En outre, ils useraient de toutes les manœuvres pour se soustraire au paiement de l’impôt et des taxes et seraient très peu à travailler dans le sens de s’offrir une compétitivité de manière à conquérir des marchés en dehors du pays. S’il admet qu’il est du rôle de l’Etat d’accompagner les hommes et femmes d’affaires guinéens, Ismaël Dioubaté pense également qu’il est du devoir du secteur privé local de faire sa mue et de grandir un peu. Car jusqu’ici, à l’en croire, ils ont davantage été de grands enfants.

Ce point de vue du reste sans concession, le ministre du Budget l’a délivré dans le cadre d’un commentaire qu’il faisait d’un plaidoyer que le secteur privé guinéen adressait à l’Etat guinéen via la représentation nationale. Les opérateurs économiques guinéens se plaignaient en effet de ce que, selon eux, l’Etat guinéen « ne fait qu’augmenter le taux d’imposition sur le secteur formel ». Or, pour le ministre, cette accusation n’est en rien fondée. « Ceux qui sont formalisés payent l’impôt juste, pas plus, pas moins », rétorque Ismaël Dioubaté, en effet.

De fait, selon le ministre, le problème de fond n’est point une prétendue augmentation du taux d’imposition. Mettre cela en avant, relève plutôt, à ses yeux, d’une diversion. « Peu d’entre eux veulent payer l’impôt. C’est ça la réalité », dit le ministre. Encore que ce n’est pas le seul défaut de la part des opérateurs économiques guinéens. « Savez-vous, honorables députés, que dans ce pays, il y a trois bilans ? Un bilan qui est fait pour les banques dans lequel on enjolive tous les chiffres ; Il y a autre un bilan destiné à l’administration fiscale qui montre le cataclysme et il y a un dernier bilan qui est fait pour les actionnaires qui, lui, correspond à la réalité. Parce qu’on ne peut pas trahir les actionnaires », déclare à ce sujet le ministre aux députés. Et d’insister : « L’État et moi n’augmentons rien. Nous voulons juste les gens payent ce qui est lié à leurs activités ».

Au-delà, Ismaël Dioubaté invite le secteur privé guinéen à s’organiser pour être « indépendant de l’État ». Car, dit le ministre, les opérateurs économiques guinéens « sont accrochés aux marchés de l’État (…) si vous enlevez les contrats de l’État dans leurs portefeuilles, rien ne reste ». Selon lui, les entrepreneurs sont prompts à quémander des garanties de l’Etat ou à solliciter de celui-ci l’émission des titres d’Etat. Mais en réalité, « peu d’entre eux peuvent compétir à l’international », dit-il. En guise de comparaison, il évoque même le cas de la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE), une société sénégalaise évoluant dans les BTP, qui exécuterait des marchés au Libéria. A ce déficit de compétitivité, s’ajoute, selon le ministre, le peuple de solvabilité des entreprises guinéennes. Au point que beaucoup d’entre elles feraient des risques de faillites à des banques de la place. « Quand vous prenez la centrale des risques, c’est caustique. Si les banques font tous leurs recouvrements pour ce qui leur est dû, ça va être caustique », dit en effet Ismaël Dioubaté.

Et ces agissements loin des standards, les entreprises guinéennes ont intérêt à s’en débarrasser. En tout cas, du côté guinéen, les réformes en cours devraient les y obliger. « Déjà e-taxe fonctionne pleinement aux impôts. Tout le monde déclare en ligne, tout le monde paye en ligne. D’ici à la fin de l’année, on va développer trois autres outils dont un fondamental sera e-bilan, c’est-à-dire que les gens vont déclarer leurs bilans en ligne conformément aux normes révisées de SYSCOHADA. Donc, si quelqu’un a l’intention de passer par l’Assemblée nationale pour notamment négocier en vue de la diminution de l’IMF, il faut déjà l’oublier. Parce qu’on ne peut plus tricher », promet en effet Ismaël Dioubaté.

Propos décryptés par Mariama Ciré Diallo

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